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A Bayonne, les régions passent à l'offensive sur l'apprentissage

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Des représentants de plusieurs régions (Mayotte, Bretagne, Normandie...) ont visité ce mardi l'université des métiers de Bayonne et son CFA, géré et financé par la région. Histoire de montrer qu'elles sont efficaces en la matière, alors que les entreprises voudraient leur piquer le dossier.

Catherine Veyssy, vice-présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l'apprentissage, est entourée de ses homologues de Normandie, Mayoote, Bretagne ou Occitanie
Catherine Veyssy, vice-présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l'apprentissage, est entourée de ses homologues de Normandie, Mayoote, Bretagne ou Occitanie © Radio France - Théo Hetsch

C'est le sujet de la semaine... "Ah non, de l'année !" corrige Catherine Veyssy, vice-présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l'apprentissage. Elle est très remontée contre les projets du gouvernement. "C'est une offensive que nous lançons" précise-t-elle.

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Depuis l'automne, régions, patronats et syndicats mènent une concertation sur la réforme de l'apprentissage, que le gouvernement veut développer. Hier, Sylvie Brunet a rendu son rapport au gouvernement. Une réforme est attendue le mois prochain. Le gouvernement envisage notamment de réduire le pouvoir des régions. Ce sont elles, qui depuis 1984, se chargent de l'apprentissage (elles gèrent 51% de la taxe d'apprentissage). Les entreprises n'ont - pour l'instant - qu'un rôle consultatif.

Ce CFA n'aurait pas vu le jour sans la région"

"Pourquoi vouloir nous enlever ce pouvoir ?" questionne l'élu. "Alors que personne ne reproche aux régions de mal gérer la formation professionnelle et l'apprentissage !". Pour le prouver, elle a invité ses collègues de Mayotte, Bretagne, Normandie ou encore Occitanie à visiter le CFA de Bayonne et l'université des métiers. David Margueritte est responsable de l'apprentissage à la région Normandie. Il est impressionné : "C'est un CFA complètement géré par les collectivités territoriales - il n'y en a que 15 en France - et qui est une vraie vitrine de l'apprentissage", reconnaît-il devant les plateaux techniques et les installations de boulangerie ou traiteur. "Clairement, ce CFA est un outil d'aménagement du territoire et il n'aurait pas vu le jour si les branches professionnelles avaient été à la manœuvre" juge l'élu normand.

Le gouvernement envisage notamment de réduire le pouvoir des régions. Pas question pour les élus des collectivités © Radio France - Théo Hetsch

Tout en bois, en verre et acier : c'est un bâtiment quasi neuf qui accueille les élus. Il a été construit il y a cinq ans, boulevard d'Aritxague. Un investissement de la région de plus d'un million et demi d'euros. Notamment une belle salle de réception, que fait visiter la directrice, Françoise Ribereau : "Cet espace doit encore être transformé en restaurant d'application". Car les CAP cuisine doivent s'y installer d'ici deux ans. Objectif : augmenter encore le nombre d'apprentis. Ils sont actuellement près de 600. "L'objectif est de monter à mille apprentis d'ici 2022" précise-t-elle.

Direction les cuisines, blouse blanche de rigueur. Les élus sont attirés par la bonne odeur de viennoiseries. Sept apprentis travaillent sous l’œil vigilant de Franck Marquez, le formateur : "ils suivent une formation en alternance de neuf mois, explique l'enseignant, ce sont tous des adultes en reconversion professionnelle". C'est l'un des manques de la formation professionnelle : elle bénéficie surtout aux personnes déjà dans l'emploi (à plus de 60% selon les chiffres nationaux). 

Sept mois après leur diplôme, 64% des apprentis de la région ont un emploi

A côté, il y a quand même des jeunes. Corentin est en CAP traiteur et il est très bien en apprentissage : "j'alterne trois semaines en entreprise et une semaine à l'école, raconte-t-il, ça se passe très bien avec mon patron, on est que lui et moi dans l'entreprise". En Nouvelle Aquitaine, 70% des entreprises qui accueillent des apprentis ont moins de 10 salariés. Problème : elles ne les embauchent pas forcément ensuite. Nicolas est apprenti traiteur : "pour l'instant, on ne parle pas trop de l'embauche, même si ça se passe très bien, je ne suis qu'à la moitié de la formation" confesse le jeune homme.

Mais les chiffres sont bons : sept mois après leur diplôme, 64% des apprentis de la région ont un emploi.  Des apprentis plus nombreux aussi : 38 000 cette année, 9% de plus en trois ans. Et ça, c'est grâce aux régions, pour David Margueritte : "au moment de la crise de 2008, les régions ont continué à investir dans les CFA, notamment le BTP, raconte l'élu, c'est ce qui leur permet aujourd'hui de repartir". "Si les branches avaient été au commande, elles n'auraient pas pu, elles étaient en pleine crise..." juge-t-il. Selon lui, "le problème de l'apprentissage n'est pas un problème d'organisation, c'est un problème d'orientation". C'est pourquoi les régions voudraient gérer elles-mêmes l'orientation. En hôtellerie-restauration, plus d'un quart des apprentis arrête en court de route. Des élèves propulsés là sans vraiment connaître les contraintes du métier.

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