À Caen, une rentrée des classes sereine qui ne cache pas des inquiétudes
Tous les élèves de primaire et de maternelle du Calvados et de l'Orne ont repris le chemin de l'école aujourd'hui. Les établissements sont désormais habitués à faire respecter un protocole sanitaire strict, mais les nouvelles règles, dont l'interdiction totale des brassages d'élèves, inquiètent.
C'est presque une rentrée comme les autres. Dans la cour de l'école Senghor dans le quartier Pierre Heuzé à Caen, les enfants sont enthousiastes, ravis de retrouver leurs camarades et leurs copains, qu'ils n'ont pas vu depuis trois semaines. Et ils savent tous ce qu'ils ont à faire. "Ca commence par le lavage des mains", explique Julie Noël. Ici, on s'est habitué à l'école en mode Covid. Toutes les entrées se font en décalé, les récréations, la cantine aussi. "On est rodé, on va simplement leur rappeler les gestes barrières, l'éducation c'est l'art de la pédagogie", sourit la directrice.
Ce qui inquiète le plus Julie Noël, c'est la nouvelle règle qui interdit totalement les brassages d'élèves. Concrètement, si un enseignant est absent, ses élèves ne pourront pas être répartis dans les autres classes comme c'était le cas avant le dernier confinement. "J'ai 18 classes, on a une pénurie de remplaçants, c'est vraiment le gros point d'inquiétude qui peut mettre en difficulté tout le monde", confirme-t-elle.
Passer en distanciel dans l'urgence si une classe ferme, on sait le faire même si l'école à la maison peut parfois être compliquée. En revanche, quand il va s'agir de contacter tous les parents individuellement pour leur dire de ne pas amener leurs enfants parce que le professeur est absent et qu'on n'a pas de remplaçant, on va mettre des parents en difficulté - Julie Noël, directrice de l'école Senghor à Caen
Juste avant la fermeture des écoles, trois professeurs s'étaient retrouvés bloqués chez eux. Il avait alors fallu répartir une soixantaine d'élèves dans d'autres classes. Ce ne sera désormais plus possible.
Une vingtaine d'enseignants contractuels recrutés dans le Calvados
Pour faire face à cette difficulté bien identifiée par la direction académique, des enseignants ont été recrutés. "D'abord, nous allons consacré tous nos moyens en remplacement à des remplacements Covid", explique Claude Choteau, adjoint au directeur académique en charge du premier degré. "Ensuite, nous avons recruté une vingtaine de contractuels qui commencent aujourd'hui. Si ce n'est pas suffisant, nous allonrs travailler à des protocoles différents pour éviter quoiqu'il arrive les brassages", précise-t-il.
Du côté des tests, les enseignants de cette école ont déjà reçu leurs deux premiers auto-tests pour cette semaine. Les tests salivaires pour les enfants doivent eux être renforcés. "Nous allons monter en puissance pour arriver à un rythme de croisière qui va tourner autour de 6 000 tests hebdomadaires", ajoute Claude Choteau. Un chiffre qui peut paraître faible rapporté aux 50 000 élèves du département, mais ils seront d'abord ciblés sur les secteurs les plus touchés par les contaminations.