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Attentat de Conflans : "on ne peut pas reculer", un prof mayennais va continuer à montrer des caricatures
Un hommage national ce mercredi 21 octobre, à Samuel Paty, ce professeur décapité dans les Yvelines pour avoir montré des caricatures de Mahomet. En Mayenne, un professeur d'histoire-géographie ne compte "pas reculer". Il montre lui aussi des caricatures et il va continuer.

Un hommage national est rendu à Samuel Paty ce mercredi 21 octobre, dans la Cour de la Sorbonne à Paris. Cet enseignant décapité vendredi 16 octobre à Conflans-Saint-Honorine dans les Yvelines parce qu'il a montré des caricatures de Mahomet à ses élèves lors d'un cours sur la liberté d'expression.
Un professeur d'histoire-géographie en Mayenne témoigne sur France Bleu et indique qu'il montre lui aussi des caricatures de Mahomet à ses élèves quand ils leur parlent de la liberté d'expression. Il le fait chaque année depuis les attentats de Charlie Hebdo en 2015.
"On est en Mayenne, donc j'ai quelques élèves musulmans, je le sais parce qu'on étudie l'islam en 5ème. Je les préviens quand je démarre ce cours. A partir du moment où on parle d'une religion, on sait que cela peut heurter les sensibilités, qu'elle que soit la religion. Je n'ai jamais eu aucun souci", souligne ce professeur qui n'a jamais eu aucun retour de parents à ce sujet.
Il faut continuer, même accentuer là-dessus
Même après cette attaque, il va continuer à montrer ses caricatures aux élèves. "C'est le genre de choses sur lesquelles on ne peut pas reculer. C'est facile à dire, moi, de mon collège évronnais. Je pense que dans certains quartiers, c'est tout autre chose. _Peut-être même qu'il faut continuer à accentuer là-dessus__. On se rend compte que l'enseignement moral et civique est très important et qu'il ne faut pas l'oublier_", estime l'enseignant.
Personne n'est à l'abri
Ce professeur n'a pas peur de reprendre les cours le 2 novembre prochain, après les vacances de la Toussaint. "Mais je comprends cette peur car j'ai été vraiment choqué. J'ai un collègue lavallois qui m'a dit "Ça aurait pu être nous" et c'est vrai. Il suffit d'un seul élève qui se plaigne de ce qu'on a fait, avec les réseaux sociaux, on a vu ce que cela pouvait donner. Finalement, personne n'est à l'abri", reconnait-il.
A la rentrée, la première chose qu'il fera, c'est de revenir sur cet attentat. "En plus, en ce moment, avec un collègue de français, on est train de travailler sur l'EMI, l'Education aux médias et à l'information. On avait prévu de parler de cela, et même dans les classes où ça ne l'était pas, on va le faire dès la reprise", explique-t-il.
Plus de sécurité ?
Le ministre de l'Intérieur appelle les préfets à la plus grande vigilance autour des établissements scolaires. Le professeur mayennais lui, n'est pas inquiet concernant la sécurité de son collège. "Des choses ont été mises en place après les précédentes attaques, la sécurité, elle est là. Après, je pense qu'il faudrait vraiment mettre des mesures beaucoup plus drastiques si on voulait vraiment, vraiment être en sécurité. Cela dépend où on met le curseur entre la liberté, la facilité du quotidien et la sécurité", analyse ce professeur d'histoire-géographie du Nord-Mayenne;
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