Brexit : l’Université Grenoble-Alpes prospecte pour trouver d'autres destinations à ses étudiants
Avec le Brexit, les universités du Royaume-Uni s'éloignent un peu plus des étudiants français. Les 150 grenoblois qui chaque année font un ou deux semestres chez les britanniques ne devraient bientôt plus se compter que sur les doigts de la main.
Comme si la Manche s'était encore un peu plus élargie. L'horizon des universités britanniques sera-t-il bientôt complètement inatteignable pour les étudiants français ? En tout cas, le programme Erasmus va se terminer pour la Grande-Bretagne, et les conditions pour étudier au pays de Shakespeare et de Boris Johnson ne seront bientôt plus aussi bonnes.
Grenoble, Oxford, Leeds, Swansea
Via Erasmus, ces échanges universitaires d'un semestre ou d'un an qui permettent aux étudiants de partir à l'étranger, l'université Grenoble-Alpes avaient notamment des relations privilégiées avec Oxford ou Leeds en Angleterre, Swansea au Pays de Galles.
Des frais d'inscription en milliers d'euros
Chaque année (sauf la dernière, en raison de la Covid-19) environ 150 étudiants de l'UGA séjournaient outre-manche. Sans frais d'inscription. Désormais, ce sera plusieurs milliers d'euros (au moins 9.000 livres sterlings pour Oxford par exemple, 1 livre = 1€10).
Irlande et pays scandinaves comme alternatives
Karine Samuel est vice-présidente de l’Université Grenoble-Alpes, elle est en charge des relations internationales, et envisage dès à présent de réorienter ses étudiants vers d'autres destinations "on va faire un travail de prospection pour trouver d'autres universités partenaires où les diplômes peuvent être en anglais. Des formations en anglais, on en trouve ailleurs qu'au Royaume-Uni. L'Irlande est une destination très intéressante, mais aussi l'Europe du Nord, la Suède, la Finlande, le Danemark, mais aussi des pays d'Europe de l'Est, qui ont aussi développés des formations anglophones".
Erasmus jusqu'en mai 2022 "au plus tard"
Pendant un an et demi, il restera encore quelques étudiants grenoblois au Royaume-Uni assure Karine Samuel... mais le nombre de bourses attribuées pour les universités britanniques va très vite se tarir à l'UGA "on a déjà commencé à réduire le nombre de bourses attribuées l'année prochaine, et encore réduire ce nombre avant l'échéance de la charte Erasmus. Sachant que ceux qui voudront quand même y aller devront avoir terminés et bouclés tous leurs examens en mai 2022 au plus tard".
Karine Samuel : Le Brexit et ses conséquences pour les étudiants grenoblois
Une cassure historique
Cesser de collaborer avec ces universités partenaires, c'est un crève-cœur et un changement historique. En espérant que les programmes de recherche, eux, n'aient pas trop de bâtons dans les roues. Karine Samuel constate un peu ce gâchis annoncé : "une cassure, oui, certainement. On va devoir dire à des étudiants de renoncer à des mobilités si ils n'ont pas les moyens de payer des frais de scolarité très chers. Par contre, on va réinventer d'autres modèles. La crise sanitaire nous amène à repenser les mobilités. Hybrides. Pas des semestres, mais des programmes courts, de quelques semaines. Et une mobilité qui peut être aussi en distanciel. Suivre des cours tout en restant en France, ça coûte moins cher". Mais ça n'a pas le charme d'un dépaysement. Ces voyages qui form(ai)ent la jeunesse.