Cher : l'hémorragie d'élèves se poursuit pour la rentrée
Dans une semaine, c'est la rentrée des classes. Une rentrée marquée en Berry, par une nouvelle baisse du nombre d'élèves : environ 400 enfants de moins dans l'Indre comme dans le Cher.

Sur les huit dernières années, le Cher a perdu près de 1.500 élèves dans ses écoles. Et cela ne devrait pas s'arranger à l'avenir. L'Inspection académique prévoit 450 enfants en moins l'année prochaine et environ 500 en 2021... Une baisse démographique qui devrait donc s'intensifier. Et cette diminution du nombre d'enfants n'est pas une surprise puisque les deux départements de l'Indre et du Cher, sont les seuls dans la région à perdre des habitants... C'est lié tout simplement à la pyramide des âges : " Les 15-24 ans sont beaucoup plus nombreux à quitter le département (idem pour l'Indre) que dans le reste de la région, détaille Rémi Josnin , chef de projet à l'Insee Centre Val de Loire . Ils partent pour terminer leurs études à Tours ou à Orléans et ne reviennent pas."
Les prévisions de l'Insee indiquent que le Cher passera sous la barre des 300.000 habitants : 299.000 habitants à l'horizon 2050 (contre un peu moins de 310.000 aujourd'hui). Seuls des retraités de région parisienne notamment s'installent chez nous... Conséquence directe : la population vieillit et il y a donc moins d'enfants : " Seules les périphéries des deux grandes villes que sont Vierzon et Bourges échappent à cette tendance et voient s'installer des familles avec des jeunes enfants. Cette désertification est très marquée dans la couronne Est du département du Cher " précise Rémi Josnin.

Le Cher perdra donc trois postes d'enseignant à cette rentrée. L'inspection académique prévoit 396 élèves en moins et fermera 11 classes pour en ouvrir 9... Pour Jean-Jacques Le Roux, directeur académique par intérim, l'éducation nationale ne raisonne pas simplement avec sa calculette et essaie de maintenir un tissus scolaire en milieu rural, y compris si les effectifs sont bas : "On ne raisonne pas en nombre minimal d'élèves en dessous duquel il faudrait fermer une classe. Si un le tissus communal ne permet pas l'élaboration d'un circuit de transport suffisant, les élèves seront maintenus à petits effectifs dans des communes très rurales. " Certaines classes, à cette rentrée, pourraient compter guère plus de 10 ou 11 élèves, indique l'inspection académique. Un discours qui évolue par rapport à quelques années. Le mouvement des gilets jaunes n'y est sans doute pas étranger.