Clermont-Ferrand : le salon Studyrama rassemble dans un contexte étudiant compliqué
Entre 5000 et 6000 étudiants, certains venus avec leurs parents, ont visité le salon. Dans un contexte incertain, lié à la précarité étudiante et aux réformes de l'enseignement supérieur, les interrogations étaient nombreuses.

Le stand du Cours Galien, qui regroupe toutes les formations médicales et paramédicales de Clermont-Ferrand, a été pris d'assaut par les étudiants. Et les préoccupations sont nombreuses : réforme du bac, fin du numerus clausus... mais aussi la précarité étudiante, dans le sillage de l'immolation par le feu de cet étudiant lyonnais, il y a deux semaines. "Il y a beaucoup d'appréhension des parents et des enfants. On est là pour les accompagner. Sur les prépas, on est beaucoup dans l'accompagnement social des personnes, c'est obligé", commente Virginie Agier, la directrice.

La problématique, désormais, n'est plus uniquement scolaire, mais aussi sociale. "Ce qui ressort dans les problèmes sociaux des étudiants, c'est souvent la précarité. Les études sont longues, suivre une prépa a un coût, il n'y a pas forcément beaucoup d'aides... La précarité est un réel problème à l'heure actuelle", continue Virginie Agier.
Une problématique partagée par les parents, comme Nathalie, venue accompagner son fils, qui cherche à se réorienter. "Ca me fait un peu peur. Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas parce qu'il aura le bac que je vais le lâcher. Je serai là, et notamment sur le plan financier, car les étudiants en ont besoin", exprime-t-elle.
Les parents, justement, c'est ce qui a "sauvé" Léandre, qui a suivi un DUT en logistique à Montluçon avant de s'installer à Clermont-Ferrand pour suivre une licence de gestion et management. Pour lui, qui est venu jouer les anciens élèves sur le salon, "il faut prévenir. Quand on rentre en post-bac, ce n'est pas toujours facile, on n'a pas forcément beaucoup d'aides. Personnellement, je n'en touche pas, alors que je n'ai pas une situation financière florissante. On n'est pas préparés. J'ai ressenti le choc en passant de Montluçon à Clermont : si tu vis bien, ça va, sinon on s'en fiche de toi. Il faudrait amener progressivement une indépendance financière, pas lâcher tout de suite dans le grand bain", s'indigne-t-il.

Néanmoins, cette problématique ne fait pas qu'indigner. Poncelaine, en Terminale ES au lycée Godefroy de Bouillon de Clermont-Ferrand, y voit la confirmation de son choix de carrière. "Je veux devenir éducatrice spécialisée, et ce qui s'est passé à Lyon me touche particulièrement. Ce n'est pas normal, il faut plus d'aides, financières oui, mais aussi sociales", affirme-t-elle.
Selon l'INSEE, 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté.