Confinement et cours à distance : fracture numérique et "non-répondants" dans l'académie de Dijon
Après trois semaines de confinement, dans l'académie de Dijon, les élèves commencent à être rodés pour faire classe à distance. Une grande majorité d'entre eux en tout cas, puisque certains, même si ce n'est pas toujours de leur faute, ne répondent pas aux sollicitations des enseignants.
La France entre dans sa quatrième semaine de confinement. Trois semaines maintenant que les écoles, collèges et lycées sont fermés. Mardi 7 avril 2020, la rectrice de l'académie de Dijon, Nathalie Albert-Moretti, a fait le point sur le fonctionnement des cours à distance.
Entre 2,5 et 3% de "non-répondants" en école primaire
Les professeurs font classe à distance, via internet, avec au programme un mélange de nouvelles leçons et de révisions. Pour les élèves, pas toujours facile de rester assidu, alors que les épreuves du baccalauréat et du brevet des collèges ont été annulées - seul l'oral de français en classe de première est maintenu fin juin. Le diplôme s'obtiendra grâce au contrôle continu.
"Les outils numériques les ont ramené vers les enseignants et les enseignements"
Dans l'académie de Dijon, entre 2,5 et 3% des élèves en école primaire sont "non-répondants", c'est à dire que les enseignants n'ont aucune nouvelle d'eux. Le chiffre baisse pour les collèges, 1,5%, et passe à 0,6% au lycée - 1,2% dans les filières technologiques, 6,5% dans les filières professionnelles. Que fait le rectorat dans ces cas là ? "Il y a des appels téléphoniques qui sont déclenchés, explique la rectrice. Ce n'est pas la panacée, puisque l'élève peut ne pas répondre. On réessaye, puis arrive un moment où l'on a épuisé toutes les solutions, malheureusement".
Selon Nathalie Albert-Moretti, un "mouvement inverse" est également constaté par les professeurs, avec "des élèves qui avaient décroché pendant l'année et qui ont raccroché avec le confinement" - même si aucune proportion n'est donnée.
Fracture numérique
Comment expliquer que ces élèves ne répondent pas ? On peut penser que certains le font par démotivation. D'autres, bien contre leur gré, à cause d'une fracture numérique. D'abord, il y a les zones où le réseau n'est pas très présent, comme dans certaines parties de la Nièvre ou au nord de la Côte-d'Or. Et puis, tout le monde ne dispose pas d'un ordinateur pour assister aux cours en ligne. "On a pu constater une forte mobilisation des collectivités, pour doter ces familles en ordinateurs ou en tablettes", se réjouit Nathalie Albert-Moretti. La rectrice a également salué la solidarité qui s'organise, en prenant l'exemple d'un parent d'élève informaticien, qui a retapé et prêté plusieurs ordinateurs aux camarades de classe de ses enfants.