Contrats locaux d'accompagnement : deux écoles de Sablé-sur-Sarthe bénéficieront d'une création de poste
Deux écoles de Sablé-sur-Sarthe ont signé ce mardi leur contrat local d'accompagnement. Ce nouvel outil pédagogique sera expérimenté dès septembre, pour une durée de trois ans. Parmi les moyens alloués, les écoles Gilles Ménage et Le Pré se partageront un nouveau poste.
Deux écoles de Sablé-sur-Sarthe vont bénéficier dès septembre de moyens supplémentaires pour lutter contre les inégalités scolaires et territoriales. L'école du Pré et l'école Gilles Ménage font partie des huit établissements du département de la Sarthe qui expérimenteront à la rentrée prochaine un tout nouvel outil pédagogique : le contrat local d'accompagnement. Elles ont signé ce mardi 25 mai ces contrats, en présence de la secrétaire d'État en charge de l'Éducation prioritaire, Nathalie Élimas.
Une expérimentation prévue pour trois ans
L'objectif de ces CLA est d'apporter une aide sur-mesure aux établissements qui sont aux portes des réseaux d'éducation prioritaire. Ces écoles, collèges ou lycées, situés en périphérie de ville ou en milieu rural n'ont pas le label REP ni REP+, mais partagent les mêmes difficultés. Pour les accompagner, le gouvernement lance donc cette expérimentation dans les académies de Nantes, de Lille et d'Aix-Marseille, et ce pour une durée de trois ans. Dans l'académie de Nantes, 41 établissements scolaires sont concernés, dont huit situés dans le département de la Sarthe : six écoles, un collège et un lycée professionnel.
Des aides sur-mesure
Les différentes académies ont d'abord déterminé les écoles bénéficiaires de ces contrats locaux d'accompagnement, en analysant les évaluations nationales et les indicateurs sociaux et notamment socio-professionnels des parents. "Il y a des difficultés sociales qui ont été exacerbées dans la période de crise sanitaire", regrette le recteur de l'académie de Nantes, William Marois.
Les directeurs et directrices d'écoles, accompagnés de leur équipe enseignante, ont donc dû réaliser un auto-diagnostic afin de déterminer les différents aspects sur lesquels travailler. Dans l'école Le Pré de Sablé-sur-Sarthe, labellisée REP jusqu'en 2015, les élèves ont des difficultés particulièrement sur "l'accès à la lecture et à sa compréhension et pour les mathématiques sur la résolution de problèmes", explique la directrice, Mickaëlle Etourmy.
On a accueilli ce dispositif avec enthousiasme. - Mickaëlle Etourmy
Différents moyens seront donc alloués par le gouvernement : l'attribution d'emplois, de crédits pédagogiques, d'heures supplémentaires et d'indemnités. Ainsi, dans l'académie de Nantes, dix postes seront créé, dont un à Sablé-sur-Sarthe que se partageront les écoles Gilles Ménage et Le Pré. Cette personne, nommée pour septembre, pourra ainsi participer aux différents ateliers mis en place au sein des écoles. Elle se focalisera sur des travaux en demi-groupe, ce qui ne peut être que bénéfique selon la directrice de l'école Le Pré. "On avance pas de la même façon avec un petit groupe qu'avec un groupe complet. On a le temps de s'attarder sur des élèves, de voir leurs difficultés, leurs blocages alors qu'en groupe-classe on ne peut pas identifier tous ces points-là", explique Mickaëlle Etourmy.
Grâce aux moyens financiers, les deux écoles de Sablé-sur-Sarthe pourront également mettre en place des ateliers spécifiques : au Pré, la directrice souhaite créer des défis autour des mathématiques et de la lecture, mais aussi du développement durable et de l'accès à la culture. À Gilles Ménage, "au niveau pédagogique, on va travailler sur la mise en place d'un lexique, sur la formation des médiateurs pour les plus grands élèves", énumère la directrice de cette école, Gwendoline Ramos. Elle ambitionne également de créer une chorale d'école, en partenariat avec la mairie.
Ces moyens supplémentaires ont été chaleureusement accueillis par les deux écoles, car cela permet de "redynamiser les équipes". "On avait besoin de sentir qu'on était derrière nous, qu'on était appuyé", salue Gwendoline Ramos.
Lutter contre les inégalités sociales et territoriales
Avec ces contrats locaux d'accompagnement, l'État entend apporter une réponse aux difficultés des territoires ruraux et périphériques. "Quand on est dans l'éducation prioritaire on bénéficie d'un certain nombre de moyens, mais quand on est juste à côté, on n'a pas de moyen", estime la secrétaire d'État chargée de l'Éducation prioritaire. Nathalie Élimas, l'admet, le zonage actuel des réseaux d'éducation prioritaire ne prend pas assez en compte les difficultés locales vécues par les territoires ruraux éloignés. Selon la secrétaire d'État, "il y a quelques REP en milieu rural, mais il n'y en a pas suffisamment, il faudra donc à un moment donné repenser tout ça".