Coronavirus : le boom de l'école à la maison et des cours à distance en Creuse
La tendance est nationale, mais particulièrement forte en Creuse. Le département enregistre une hausse de 70% du nombre d'élèves qui suivent des cours à la maison entre 2019 et 2020. Les inscriptions de cours à distance via le CNED ont également augmenté.
C'est une des -nombreuses- conséquences de la crise sanitaire : la hausse du nombre d'élèves qui se détournent des écoles publiques pour l'instruction à domicile, ou les cours à distances proposés par le CNED. Ils étaient encore 194 en Creuse en 2019, premier et second degrés confondus. En 2020, ils sont passés à 313.
Une hausse de 70% pour l'instruction à domicile
"C'est une augmentation massive", reconnaît le directeur académique Laurent Fichet. En lente progression depuis plusieurs année, la courbe a augmenté brusquement en 2020 en raison de la crise sanitaire. "Les protocoles sanitaires ont pu, dans tous les départements, générer des inquiétudes auprès de certains parents. Soit parce qu'ils n'étaient pas assez stricts pour certains, trop stricts pour d'autres."
Pour Luc Marquès, secrétaire département du SNUIPP-FSU en Creuse, le Ministère de l'Education nationale a sa part de responsabilité. "Quand, la veille de la reprise, les élèves comme les professionnels ne savent pas de quelle manière la rentrée va se dérouler : oui cela créé de la défiance envers l'institution." Solène Marche, également au SNUIPP-FSU, s'inquiète de voir autant de familles se détourner de l'école publique. "L'école est un lieu de socialisation, si ces élèves ne viennent plus dans nos écoles, qui proposent une même éducation pour tous, cela pose question pour la société de demain."
De son côté, le directeur académique espère que ce phénomène restera temporaire. "Les élèves, j'en suis persuadé, ont toujours intérêt à rester en classe. En Creuse et ailleurs en France il n'y a eu aucun élève, que je sache, qui a été gravement malade à cause de la fréquentation des écoles. Il faut quand même savoir raison garder et revenir à une scolarisation normale, dont les enfants ont besoin."
Le projet de loi sur les séparatismes prévoit une restriction de l'instruction à la maison. Elle concerne actuellement 50 000 élèves en France.