Déconfinement : la ville de Bobigny rappelée à l'ordre par la justice pour l'ouverture de ses maternelles
La justice avait été saisie par une parent d'élève pas d'accord avec la décision de la ville de maintenir fermées les écoles maternelles malgré le déconfinement.
Le tribunal administratif de Montreuil a estimé que la fermeture jusqu'en septembre des écoles maternelles à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, portait "atteinte" au droit à l'éducation peut-on lire dans une ordonnance rendue ce mercredi et consultée par l'AFP. En conséquence, la justice enjoint à la mairie à "définir pour le 3 juin les modalités d'accueil dans les grandes sections de ses écoles maternelles, en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées".
La municipalité centriste avait en effet décidé que les écoles maternelles et les crèches resteraient fermées jusqu'en septembre, invoquant le jeune âge des enfants concernés, qui ne leur permet pas de respecter les gestes barrières, notamment la distanciation physique. "L'arrêté du maire porte une atteinte grave et manifestement illégale au droit à l'éducation et à l'instruction", a estimé la juge des référés.
"Nous ne sommes pas contraints d'ouvrir mais de définir les conditions d'accueil. Le tribunal administratif n'impose aucune date d'ouverture", a réagi, de son côté, la municipalité.
Une rupture d'égalité pour les enfants
Aline Charron, mère d'élève et par ailleurs conseillère municipale d'opposition, avait déposé un recours en urgence le 14 mai pour protester contre la décision de non-réouverture, estimant qu'elle "aggravait les inégalités scolaires".
"J'espère que tous les (élèves) prioritaires se manifesteront. Le fait que les écoles rouvrent, il va y avoir un signal positif, ne serait-ce que pour les parents qui hésitent", a-t-elle réagi ce vendredi. La justice a d'ailleurs pointé "l'importance que revêt l'école dans une commune se trouvant en zone de réseau d'éducation prioritaire (...) et connaissant un taux élevé de difficultés et d'échecs scolaires".
Le retour en classe, très encadré, se déroule depuis le 11 mai de manière progressive en France, afin d'éviter une nouvelle poussée de l'épidémie de coronavirus, qui a fait plus de 28.000 morts en France. L'un des objectifs est "d'aller chercher les élèves décrocheurs", avait expliqué le 12 mai le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer car "chaque semaine qui passe est dangereuse sur le plan pédagogique, sur le plan sanitaire, sur le plan éducatif".