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"Deux morts. En moins de deux mois" : la lettre ouverte des personnels du lycée d'Alembert d'Aubervilliers

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Après la mort de deux élèves, les personnels du lycée d'Alembert à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), publient une lettre ouverte émouvante, dans laquelle ils énumèrent toutes les violences subies par les jeunes de l'établissement et les équipes depuis le début de l'année scolaire.

Marche blanche en hommage à Kewi, élève au lycée d'Alembert, tué le 4 octobre 2019 aux Lilas
Marche blanche en hommage à Kewi, élève au lycée d'Alembert, tué le 4 octobre 2019 aux Lilas © Maxppp - Maxppp

"2 morts. En moins de 2 mois". Voilà un résumé bref et glaçant de la situation que traverse actuellement le lycée d'Alembert à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) depuis la rentrée scolaire. Il y a eu le jeune Kewi, tué à coups de couteau aux Lilas puis la semaine dernière, le jeune Djadje, tué  en bas de son immeuble à Saint-Ouen. Les deux garçons étaient scolarisés dans l'établissement.

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Des violences au quotidien

Dans cette lettre ouverte, adressée notamment au recteur de l'académie de Créteil, les personnels de l'établissement affirment qu'ils exercent leur droit de retrait depuis lundi, car "comment continuer à exercer nos missions quand nous faisons face, quotidiennement, à une violence extrême dont les premières victimes sont nos élèves ?"

Des exemples de cette violence devenue quotidienne, les signataires de cette lettre en listent plusieurs. Il y a "cet élève menacé par un couteau" en rentrant chez lu_i,_ "descendu dans une cave et dépouillé". "Ces élèves qui ne veulent plus aller en cours d'EPS lorsqu'ils ont lieu sur des installations à l'extérieur du lycée". Mais aussi, "cette élève, violée qui frappe à la porte du CPE pour lui raconter" ou ce garçon "qui appelle sa professeure principale un samedi soir pour lui dire qu'il dort depuis deux nuits dans une voiture abandonnée".

Un sentiment d'impuissance et de culpabilité

"On ne peut pas avoir une scolarité sereine si on vit dans ce climat là", explique une professeure qui préfère restée anonyme, interrogée par nos confrères de franceinfo. Des enseignants qui avouent leur impuissance et leur culpabilité face à la violence et à la détresse de ces jeunes. 

Par exemple, celle du professeur "qui s'est trompé en faisant l'appel et qui a marqué Kewi présent" le 4 octobre alors qu'il était sur un terrain de foot de sport aux Lilas (aux abords duquel il a été tué). Le sentiment de culpabilité du "CPE qui n'a pas eu le temps de s'occuper de la situation de Djadje, parmi la centaine d'élèves absentéistes qu'il a en charge". 

Tous les jours nous sommes épuisés de savoir que nous échouons" 

Des moyens supplémentaires

Dans leur lettre, les personnels le répètent : "Nous ne savons que trop bien quelles sont nos responsabilités individuelles et collectives et nous les assumons", avant de pointer du doigt la responsabilité du rectorat, mais aussi de la région Ile-de-France, du ministère de l'Éducation nationale et même celle de l'Élysée. "Mais vous ? Le savez-vous, reconnaissez-vous vos responsabilités ?" 

Les personnels réclament des moyens humains supplémentaires en urgence, notamment la création d'un poste supplémentaire de CPE, deux postes d'AED (assistant d'éducation), la présence d'une assistante sociale et d'une infirmière à temps plein et l'intégration du lycée dans le dispositif d'éducation prioritaire.

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Le rectorat, interrogé par l'AFP,  se dit "préoccupé" par la situation mais rappelle que ces violences ayant lieu à l'extérieur de l'établissement, "ce sont avant tour des problématiques de sécurité publique"

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