En Côte-d'Or, ces familles qui veulent garder le droit de faire l'école à la maison
Partout en France, des parents et des enfants réclament le droit de continuer l'école à la maison. On vous fait entendre les arguments d'une famille de Côte-d'Or.
La place de la République à Dijon a pris pendant un moment des airs de cour de récré. Environ 150 personnes, parents et enfants, ont manifesté vendredi 20 novembre pour conserver "l'instruction en famille". Au fait, pourquoi ne pas vouloir mettre ses enfants à l'école ? Cynthia habite Chenôve, et sa réponse ressemble à celle de beaucoup de parents :
Cynthia a quitté son métier d'enseignante pour faire l'école à la maison. Elle s'explique
Zaccharie et Tobias, les deux jumeaux ont maintenant 14 ans. Ils ont un niveau équivalent à la classe de troisième. C'est donc leur sixième année d'école à la maison. Ont-ils des regrets ? Ont-ils le sentiment de rester tout le temps dans les jupes de leur mère ? on leur a posé la question : "mes enfants ne sont pas du tout adaptés au système scolaire [...], un des deux a développé une phobie scolaire donc on a arrêté les dégâts. Ils sont sortis de CE2, ils ne savaient ni lire, ni écrire. J'ai repris l'école à la maison et en six mois, ils savaient lire et écrire".
Tobias et Zaccharie ont ils sentiment de manquer quelque chose ?
Cette décision de supprimer l'école à la maison a été annoncée début octobre par Emmanuel Macron Il veut envoyer les enfants a l'école pour éviter les dérives sectaires et la radicalisation en famille. Cynthia n'est pas tout à fait d'accord : "oui, il y a un risque de radicalisation mais pas plus de risque à la maison qu'à l'école. Je travaille dans les écoles à Chenôve et j'entends des propos radicalisés de la part de jeunes enfants et pourtant ils sont à l'école. Donc le danger il existe de toutes façons !"
Faut-il redouter des dérives sectaires en famille ? La réponse de Cynthia
L'instruction en famille est contrôlée par l'Education Nationale avec deux évaluations par an. En Côte-d'Or, on compte 309 enfants qui font "l'école à la maison". Comment surveille-t-on les dérives sectaires ? Antoine Cuisset est le Secrétaire général de l'inspection d'Académie : "à l'issue du deuxième contrôle si les réserves ne peuvent pas être levés, la directrice académique peut mettre en demeure la famille de scolariser un enfant dans un établissement de son choix sous quinze jours, mais sur les deux dernières années, nous n'avons pas rencontrer ce type de situation" explique-t-il.
Comment est contrôlée "l'école à la maison"
Pour l'instant les choses sont claires : à compter de la rentrée 2021, la scolarisation à domicile sera "strictement limitée, notamment aux impératifs de santé" L'instruction deviendra donc obligatoire au sein de l'école dès l'âge de trois ans.