EN IMAGES - L'institut Confucius de Pau inauguré ce lundi
Ouvert depuis le 30 septembre, l'Institut Confucius de Pau a été inauguré ce lundi soir. Etablissement de promotion de la culture chinoise dans le monde, il sert à enseigner la langue, les activités traditionnelles... et est considéré comme un instrument de propagande par ses opposants.

Un bâtiment dans le centre-ville, proche de la place Clemenceau, avec deux salles de cours, une réserve de 1 977 livres... Voilà à quoi ressemble l'Institut Confucius de Pau, inauguré ce lundi. Le 535e dans le monde, le 18e en France, le seul dans le Sud-ouest.

Les activités y ont commencé le 30 septembre, avec 70 élèves inscrits. La principale activité y est l’apprentissage de la langue, avec des cours assurés par des enseignantes détachées de l'Université de Xi'an, la ville chinoise jumelée avec Pau. Des leçons pour les enfants et les adultes, les débutants et les avancés, à des prix abordables : 100 euros pour les enfants, 200 pour les plus de 16 ans, pour 30 semaines d'enseignement par an.

Si l'apprentissage du chinois y est l'activité principale, l'Institut Confucius propose aussi d'autres activités traditionnelles chinoise : la calligraphie, la peinture, la céramique, ou encore le taï-chi, cet art martial traditionnel chinois.

Ce lundi, l'inauguration s'est surtout voulue festive, avec une procession en centre-ville entre l'institut et le Pavillon des Arts, derrière les traditionnels lions, joués par des "stagiaires" de l'institut Confucius, qui ont aussi interprété des chants traditionnels. Parmi eux, le jeune Palois Gabriel, 17 ans, et débutant en chinois. "Je veux faire du commerce plus tard, et le chinois est une plus-value pour cela. C'est compliqué, mais ça va. C'est une langue qui chante beaucoup, et nous les Français avons du mal à percevoir tous les accents."
Gabriel, 17 ans, raconte son apprentissage du chinois.

ll est surtout vu par ses opposants - ils étaient une vingtaine à manifester proche de l'institut ce lundi - comme un vecteur de la propagande chinoise. "C'est une énorme erreur, regrette Marie-Paule, pancarte "Tibet will be free" (le Tibet sera libre) à la main. Jusqu'à preuve du contraire, la Chine est gouvernée par un dictateur, et je trouve scandaleux que mes impôts servent à financer ça.".

Et les manifestants de considéréer l'ouverture comme un moyen de propagande, d'un régime infréquentable, en rappelant la répression des manifestants à Hong Kong, ou encore de la minorité ouïghoure.
"Je ne suis pas naïf, a affirmé François Bayrou, qui avait été interpellé par les manifestants, dans les premières minutes de son discours. Bien sûr qu'il y a des rivalités, bien sûr que les régimes politiques ne sont pas les mêmes, et ont parfois des dérives sur lesquelles il ne faut pas fermer les yeux. Mais derrière les régimes politiques et les intéressants commerciaux, il y a des peuples. Et ils dureront plus longtemps".
"Si c'est de la propagande, alors tous les pays font de la propagande, balaye Lu Shaye, l'ambassadeur de Chine en France. Par exemple, la France à des alliances françaises, partout dans le monde. C'est de la propagande. Il ne faut pas tout politiser. Ce sont des échanges culturels."
L’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye explique la stratégie d’ouverture des Instituts Confucius.


Lancés il y a une dizaiene d'années par l'Université de Pau, les échanges pour obtenir un Institut Confucius ont abouti au mois de janvier, avec la signature d'une convention qui actait sa création. Il est soutenu par une association, dont François Bayrou est le président, son adjointe Jessica Zhang Pène, originaire de Chine, la première vice-présidente, et le président de l'Université, Mohamed Amara le deuxième vice-président.

Dans le but d'échanges commerciaux espérés, la Chambre de commerce et d'industrie en est aussi partenaire. Un Institut financé qui sera financé à parts égale par la communauté d'agglomération et le gouvernement chinois, même si celui-ci a offert une "aide au démarrage" de 120 000 euros.