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En manque d'animateurs en centre de loisirs, Familles rurales d'Ille-et-Vilaine doit refuser des enfants

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Alors que les vacances scolaires commencent vendredi soir, l'association Familles rurales en Bretagne s'inquiète d'un manque d'animateurs de centre de loisirs qui menace l'accueil des enfants.

L'association Familles rurales est présente sur 70 communes en Ille-et-Vilaine pour accueillir les enfants de 3 à 17 ans et pour aider leurs familles à trouver un moyen de garde et un service éducatif surtout en milieu rural. En ce mois d'octobre 2021, l'association s'inquiète du manque d'animateurs de centres de loisirs comme l'explique ce jeudi sur France Bleu Armorique, Jean-Daniel Lemercier le directeur fédéral de Familles rurales d'Ille-et-Vilaine.

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France Bleu Armorique : Aujourd'hui, vous êtes inquiet à cause de cette pénurie d'animateurs? C'est nouveau, ce manque d'animateurs ? 

Jean-Daniel Lemercier : Cela fait déjà presqu'un an qu'on commence à vraiment ressentir les effets de ce manque d'animateurs. C'est en partie à cause de la crise sanitaire du Covid. On peut attribuer cette pénurie à cette crise puisque pendant presqu'un an, on n'a pas eu de formation BAFA et BAFD qui forment les jeunes pour pouvoir être animateurs derrière. Les sessions ont été annulées pendant la crise sanitaire. Et du coup, aujourd'hui, on se retrouve avec un manque cruel d'animateurs. 

Et les anciens animateurs sont partis eux aussi. Ce n'est pas un métier que l'on fait très longtemps...

Il y a beaucoup de turn over. Ce sont souvent des étudiants et du coup, c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a un manque.  

Vous dites aussi que ça coûte très cher de se former pour être animateur. C'est ça ?

Il faut savoir qu'aujourd'hui, pour se former au métier d'animateur, je crois que c'est une des seules professions où, quand on veut un job d'été, il faut débourser 1000 euros à peu près pour pouvoir commencer à travailler.  Il y a un stage pratique et un stage théorique. Et donc, c'est déjà 29 jours pendant lesquels on n'est pas rémunéré pour pouvoir se former.

Alors concrètement, quelles sont les incidences de cette pénurie d'animateurs dans les centres de loisirs ? Est-ce que ça va concerner les vacances de la Toussaint ?

Alors ça va concerner les vacances de la Toussaint et ça concerne déjà un certain nombre de mercredis depuis quelques semaines et pour les semaines après les vacances de la Toussaint, où on a un manque d'animateurs. Et on a dû, dans certains cas, réduire le nombre de places offertes aux familles et refuser des enfants en Ille et Vilaine.

Quelles conséquences pour les familles ? Vous avez d'autres solutions à leur apporter ?

Malheureusement non. On est cruellement en manque et du coup, on doit refuser du monde.

Comment faire alors ? Qu'est ce que vous auriez comme solution, finalement, pour attirer de nouveaux jeunes vers ce métier d'animateur ?

Alors déjà, il faudrait pouvoir bénéficier peut-être pour eux d'une aide à la formation BAFA. Elle existe, mais elle est de 95 euros, je crois, ou 100 euros. Donc, sur 1.000 euros, c'est finalement très, très peu. Donc, si les jeunes pouvaient avoir une aide pour se former ou les organismes de formation, pouvoir bénéficier aussi d'une aide qui permettrait de réduire le coût de cette formation. Et puis après, il faudrait peut être revaloriser les salaires. On est en dessous du SMIC, il faut savoir. C'est des contrats très spécifiques à l'animation et les jeunes sont rémunérés en dessous du SMIC pour dix heures de travail par jour en général.

Vous êtes inquiet aussi pour ces enfants qui ne trouvent pas de place dans ces centres de loisirs ou dans cet accueil du mercredi ?

En tant qu'association d'éducation populaire familiale**,** on est forcément inquiet parce que les familles en milieu rural ont besoin de ce mode de garde pour pouvoir aller travailler. Et puis, c'est pour les enfants aussi, un lieu éducatif, en parallèle de l'école et de la famille. Du coup, forcément, on est inquiet.

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