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En Sarthe, ces jeunes migrants découvrent l'école

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Depuis janvier, l'Erea Raphaël Elizé de Changé accueille une classe dédiée aux mineurs isolés étrangers qui n'ont jamais connu l'école. Ces jeunes de 16 à 18 ans apprennent les bases du français et tentent de construire un projet professionnel. Objectif : devenir autonome à leur majorité.

Les mineurs isolés étrangers sont scolarisés à l'EREA de Changé.
Les mineurs isolés étrangers sont scolarisés à l'EREA de Changé. © Radio France - Ruddy Guilmin
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Dans une petite salle de classe située un peu à l'écart des autres, sept jeunes garçons passent en revue les différentes voyelles de la langue française. Arrivés seuls en France depuis quelques semaines ou quelques mois, ces migrants âgés de 16 ou 17 ans viennent du Soudan, de Guinée, d'Afghanistan ou du Mali.  Dans leur pays, certains ont fréquenté l'école coranique, qui dispense des cours de religion. Mais aucun n'a jamais connu l'instruction classique. À leur arrivée, certains ne savaient même pas tenir un crayon. Aujourd'hui, ils apprennent le français, les mathématiques et découvrent la République française, au sein de laquelle ils espèrent se construire un avenir.

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Cette classe pas vraiment comme les autres, c'est la "Mast" (mesure d'accompagnement scolaire temporaire) de la Sarthe. Accueillie à l'Erea de Changé, elle a été créée en janvier. La Sarthe était le dernier département de l'académie de Nantes a ne pas en avoir. "Nous les accueillons trois jours par semaine. Ils bénéficient de neuf heures de cours et de neuf heures de travail d'insertion pour découvrir la société français, la citoyenneté et construire un projet professionnel", explique Bernard Lourtis, le directeur de l'Erea. Cet accompagnement dure environ quatre mois. Une douzaine de places sont disponibles.

Ambiance studieuse à la Mast de l'Erea de Changé
Ambiance studieuse à la Mast de l'Erea de Changé © Radio France - Ruddy Guilmin

Premier objectif : apprendre le français. Un challenge énorme pour ces jeunes qui ne maîtrisent pas l'écrit dans leur propre langue. "On part de zéro, mais ce ne sont pas des enfants. Donc il faut adapter les supports pédagogiques. L'objectif, c'est qu'ils puissent communiquer dans la vie de tous les jours et se débrouiller pour remplir des papiers, des formulaires, indique leur enseignante, Florence Hérisson, et comme le but c'est de les intégrer dans une formation l'année suivante, il faut un minimum d'écrit." En parallèle à ces cours, les jeunes migrants découvrent donc aussi des métiers, soit dans les ateliers de l'Erea (menuiserie, plomberie...), soit à l'extérieur, afin de choisir une orientation. 

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"On vise le CAP, le contrat d'apprentissage si leur niveau de français le permet, explique la coordinatrice de la Mast, Alice Coat, mais on fait en fonction de leurs envies... Certains ont déjà des idées bien précises et ont même parfois de l'expérience car ils ont déjà travaillé au pays." Mamadou, un Malien de 16 ans veut par exemple devenir électricien. Baïlo, 17 ans, venu de Guinée, lui, a une une idée fixe : taxi-ambulancier. Pour les autres, ce sera peut-être plombier, soudeur ou peintre en bâtiment. Un métier pour devenir autonome car passé 18 ans, ces jeunes ne seront plus pris en charge par l'aide sociale à l'enfance du département. Et seront donc livrés à eux-mêmes. 

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