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- VIDÉO - Expliquer la guerre en Ukraine aux enfants, les conseils du magazine toulousain "1jour, 1actu"
VIDÉO - Expliquer la guerre en Ukraine aux enfants, les conseils du magazine toulousain "1jour, 1actu"
Comment parler aux enfants du conflit ukrainien, ce sujet qui a envahit les cours de récréation et les repas de famille. On pose la question à Camille Laurans, la rédactrice en chef du magazine hebdomadaire "1jour, 1actu", aux éditions toulousaines Milan Presse.

"1jour, 1actu", c'est un hebdomadaire destiné aux enfants dès 8 ans, édité par Milan Presse. L'actualité à hauteur d'enfants permet de décrypter avec les mots des petits ce qui se passe dans le monde. Et sans surprise, les enfants se sont emparés du sujet de la guerre en Ukraine : c'est quoi des missiles, c'est quoi le nucléaire, est-ce que c'est la troisième guerre mondiale, est-ce qu'on va mourir ?
Camille Laurans, la rédactrice en chef d'1jour1actu était notre invitée ce mardi 23 mars.
Ben oui, bien sûr. En fait, on a commencé un peu avant l'attaque et l'invasion russe puisqu'il y avait toutes ces troupes qui se massaient aux frontières et donc on sentait bien que quelque chose allait se passer. Il était important de l'expliquer aux enfants. À ce moment là, on n'avait pas encore de retour d'enfants. En revanche, c'est venu très, très vite après le 24 février. Et là, les questions sont arrivées par dizaines et même par centaines assez rapidement. On en reçoit énormément, parfois 300 par semaine, qui nous permettent de voir un peu quels sont les sujets qui intéressent les enfants. Donc là, dès les premiers jours, en fait, on avait les questions concrètes des enfants qui sont, assez marquantes et qui nous disent clairement ce qu'ils ont perçu et ce qu'ils imaginent du conflit et donc ce qu'il va falloir que nous nous décodions.
Quelles sont les questions les plus fréquentes sur la guerre en Ukraine, alors?
Elles évoluent en fait au fur et à mesure du conflit. Au début, c'était très simple : qu'est ce qui se passe en Ukraine? Et puis, on a eu rapidement l'histoire de la Troisième Guerre mondiale, mais vraiment très rapidement, dès le 25. Ensuite, des questions sur Poutine et puis petit à petit, on sent que les enfants deviennent plus experts puisqu'ils posent des questions sur l'OTAN, l'URSS. On voit qu'ils se renseignent, ils partent de ce qu'ils entendent des adultes autour d'eux ou des enfants dans la cour de récré. Ils sont extrêmement inquiets, ils ont tout de suite imaginé que la guerre était à leurs portes. Nous, les adultes on dit que l'Ukraine n'est pas loin, mais pour les plus jeunes "pas loin", cela signifie quoi ? On a par exemple comme question "est-ce que mon papa va devoir aller à la guerre?" ou encore "si la guerre est ici, où est-ce que nous petits Français, on va pouvoir fuir? ". C'est vous vous dire à quel point il s'empare de bribes d'informations et ils construisent à l'intérieur des blancs entre ces bribes, ils mettent leur propre imaginaire. Ils peuvent aller très, très loin. Donc il faut s'en méfier. Et c'est à nous de combler ces blancs.
Comment vous y prenez justement? Vous essayer de simplifier le plus possible tout en étant précis?
Oui, on n'est pas des experts en géopolitique, même si évidemment, on a les bases que les enfants n'ont pas. Mais on s'entoure d'experts qu'on choisis pour leur capacité à simplifier, à clarifier et on travaille avec eux. Et c'est vraiment un travail de couture, de choix des mots et de tests pour arriver à leur faire comprendre des notions très complexes.
Votre rôle est-il de rassurer les enfants ?
Oui et non. On ne leur ment pas. Les inquiétudes, elles, sont réelles. Les dangers sont réels, donc on ne leur fait pas croire le contraire. Par contre, en les informant, en enlevant leurs fantasmes et en parlant de faits, on les rassure car ils savent qu'ils peuvent agir puisqu'ils comprennent ce qu'il se passe.
On a entendu sur France Bleu Occitanie ce matin, des parents qui préfèrent ne pas parler spontanément de cette guerre à leurs enfants. Il vaut mieux attendre les questions? Qu'est ce que vous conseillez-vous?
Moi, en tant que maman, si je pouvais leur faire les faire vivre dans un monde où ils ne seraient absolument pas au courant des conflits et des crises, je le ferais. Sauf que l'expérience nous a montré que c'est totalement impossible, que dans la cour de récré, il se dit beaucoup de choses. Donc il faut répondre à leurs questions, ne pas répondre aux questions qu'ils n'ont pas posées. Et regarder ce qu'ils ne verbalisent, ce qu'ils dessinent, à quoi ils jouent.
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