Fac de Lettres évacuée à Nancy : "nous étions dans une impasse" selon le président de l'Université de Lorraine
Le président de l'Université de Lorraine s'est exprimé ce mercredi après l'évacuation de la faculté de Lettres et de Sciences Humaines par la police. L'opération était inévitable selon Pierre Mutzenhardt pour permettre la bonne organisation des examens à partir du 3 mai.
Le campus Lettres et Sciences Humaines à Nancy est désormais surveillé par une société de gardiennage pour empêcher toute intrusion illicite. La fermeture administrative a été prononcée ce mercredi à l'aube, en même temps que se déroulait l'évacuation des 19 derniers étudiants ou autres personnes qui occupaient encore le site, bloqué depuis le 22 mars.
En fin de matinée, le président de l'Université a organisé une conférence de presse pour justifier le recours aux forces de l'ordre, en l'occurrence 50 policiers. "Nous avons des examens à partir de la semaine prochaine [NDLR : jeudi 3 mai], ça fait un mois qu'on ne sait pas ce qui s'est passé dans les bâtiments", explique Pierre Mutzenhardt. "Nous devons vérifier les systèmes de sécurité, nettoyer, remettre en état pour accueillir les étudiants dans des conditions normales et réglementaires. La semaine prochaine, il y a le pont du 1er mai, il nous fallait quelques jours pour pouvoir faire ces travaux et ces préparations."
Plus de 800 épreuves à partir du 3 mai
Quant à délocaliser les examens comme cela s'est fait avant les vacances du printemps, inenvisageable pour Pierre Mutzenhardt : "là, on est sur la session terminale des examens, ça va concerner beaucoup d'étudiants, il y a plus de 800 épreuves et les autres campus sont aussi en examen. La délocalisation était impossible. La seule option qui restait était de décaler le calendrier et je m'étais engagé auprès des étudiants consultés à maintenir le calendrier".
Je peux comprendre que les bloqueurs ne soient pas d'accord avec la loi, je ne peux pas comprendre qu'ils bloquent l'ensemble des autres étudiants qui veulent passer leurs examens" - Pierre Mutzenhardt, président de l'Université de Lorraine

C'est le blocage qui a permis l'expression publique autour de la loi" - Nicolas Grégori, porte-parole de l'intersyndicale de l'enseignement supérieur
Dans un communiqué l'intersyndicale de l'enseignement supérieur CGT, FSU, FO et Sud Education "réprouve" le choix du président de l'Université de Lorraine. "En appeler aux forces de l'ordre n'est pas acceptable (...) Et qui va croire que la présence policière permettra de tenir sereinement la session d'examens ?" L'un des porte-paroles, Nicolas Grégori souligne que "quoi qu'on pense du blocage, c'est cette modalité-là qui a permis l'expression publique autour de la loi". Le syndicat UNEF pour sa part affirme que le "mouvement continuera".
Le président de l'Université lorraine prévient : toute nouvelle tentative de blocage sera réprimée. Du fait de la fermeture administrative, entrer dans le campus Lettres est une infraction. "Je ferai intervenir les forces de l'ordre et j'espère ne pas avoir à le faire", ajoute-t-il. Plusieurs plaintes ont été déposées pour occupation, dégradations et injures publiques.