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Fanny Dombre-Coste : "L'engagement, c'est le fil rouge de ma vie"
Fanny Dombre-Coste, ancienne députée PS, adjointe au maire sous Frêche et Mandroux et aujourd'hui première adjointe au maire de Montpellier se confie au micro de France Bleu Hérault, son enfance dans une famille protestante, son métier de photographe, ses engagements pour les plus démunis.

Tous les matins pendant les vacances de Noël, France Bleu Hérault donne la parole à des personnalités du département de l'Hérault sous un angle plus personnel, loin des sujets d'actualité. Une rencontre presqu'intime parfois qui permet de découvrir des hommes et des femmes avec leurs forces et leurs fragilités.
Fanny Dombre-Coste première adjointe au maire de Montpellier en charge de l'éducation
"À 15 ans, j'encadrais déjà des enfants dans des camps de scouts, c'est là que j'ai pris goût aux responsabilités."
Quelle petite fille étiez-vous ? Quels étaient vos jeux et votre tempérament ?
J'étais la petite dernière d'une famille nombreuse, donc avec une très grande autonomie et une immense liberté. Donc, j'étais une petite fille espiègle, un peu garçon manqué, à courir partout, à grimper aux arbres, à construire des cabanes et très engagée dans le scoutisme puisque je suis issue d'une famille où le scoutisme était très important. Donc, j'ai été très vite en responsabilité et dès 15 ans, j'étais chef d'une troupe. J'avais 15 gamins avec moi et à l'époque, on me laissait partir, y compris monter des camps d'été alors que je n'avais que 15 ans.
J'ai grandi dans une maison toujours ouverte où l'on accueillait les plus démunis
Vous êtes issue d'une famille protestante. Vous l'êtes vous-même aussi ?
Ça fait partie de la sphère privée. C'est le principe de la laïcité, donc je ne répondrai pas. Mais je suis très attachée à mes origines et très attachée à mon histoire.
Qu'est-ce que grandir dans cette famille protestante a dicté dans votre vie ?
L'engagement au service des autres. Parce que je suis d'une famille où l'engagement était une seconde nature. J'habitais dans une maison qui était ouverte à tous les vents, où on accueillait tous les jours quelqu'un de différent. On a accueilli ceux qui étaient démunis, ceux qui étaient en difficulté, mais aussi des grands noms quelquefois, comme Théodore Monod, qui était un ami de mon père. J'ai l'habitude de vivre dans une maison ouverte et surtout l'habitude de l'engagement. Donc, moi, le choix que j'ai fait, c'est l'engagement associatif, puis politique, mais c'est l'engagement qui a été le fil rouge de ma vie.
Vous avez eu la chance de rencontrer Théodore Monod ?
Oui, tout à fait, quand j'étais très petite. C'est un homme merveilleux, lumineux, avec une très belle histoire, un chemin extraordinaire. Et j'ai assisté avec lui à la création d'une structure qui existe encore et qui s'appelle l'ACT, l'action des chrétiens contre la torture. Ça laisse des empreintes lumineuses de chemins, d'engagement, d'intérêt pour les autres, de curiosité de l'autre aussi. Et ça, c'est ce qui m'anime au quotidien.
"Toutes les mamans se souviennent du premier jour d'école des enfants."
Après avoir occupé diverses fonctions, vous êtes aujourd'hui adjointe au maire de Montpellier, première adjointe en charge des affaires scolaires. Est-ce que c'était important de mettre une femme et une femme qui a eu des enfants pour occuper une fonction comme celle-là ?
Il faudrait demander à Michaël Delafosse. Je crois qu'il a souhaité surtout montrer le fait que l'éducation était sa priorité. La priorité du mandat. C'est rare qu'un premier adjoint s'occupe d'éducation et donc c'était cette volonté-là, plus que le fait d'avoir eu des enfants ou de ne pas en avoir eu.
Et le fait que vous vous êtes une maman, ça vous sert dans cette fonction ?
Bien sûr, toutes les mamans se souviennent du premier jour d'école de leur enfant et du nœud au ventre quand il s'agit de laisser l'enfant tout seul alors qu'il a à peine 3 ans. Toutes les mamans souhaitent évidemment que l'enfant soit accueilli avec bienveillance, quel que soit cet enfant là, dans sa différence, voire ses difficultés, s'il en a, ses besoins particuliers s'il en a. Et donc, c'est à cela, évidemment, que nous tentons de répondre en essayant de travailler pour construire des écoles plus bienveillantes, plus inclusives, pour accueillir les enfants, tous les enfants.
"J'adore faire des photos dans la forêt, c'est un lieu très apaisant."
Vous êtes photographe de métier, vous exercez toujours ?
Non, je n'exerce plus professionnellement. J'ai arrêté mon entreprise, mais par contre, je continue de faire de la photo. Pour moi, je fais de la recherche personnelle.
C'est quoi votre plus belle photo ?
Toutes les photos que j'ai faites, je les ai aimées et puis personnellement, je suis fan des photos de forêt. Je suis fascinée par les forêts. Quelles que soient les forêts, donc, je photographie beaucoup les forêts. Se promener dans les forêts est extrêmement apaisant. Et moi, ça m'aide aussi pour me ressourcer et pour retrouver de la respiration parce que le mandat d'élue est quand même un mandat qui est très prenant.
Quel regard votre mari porte sur votre carrière politique ?
Il m'a toujours accompagnée. Il m'a toujours aidée. Il a toujours été à ma disposition pour avoir le recul nécessaire pour analyser les situations et pour faire les bons choix. Il a été là discrètement, personne ne le connaît, mais discrètement, il a toujours été un soutien. Mon premier soutien.
"Je ne peux pas faire un pas dans la rue sans être tirée par la manche, mais c'est normal."
On sent que vous êtes une femme de convictions. Est-ce que vous êtes une femme de pouvoir ?
Non, ce n'est pas quelque chose que je recherche. La seule chose qui est intéressante dans le fait d'avoir des responsabilités, c'est de pouvoir prendre des décisions et faire évoluer les choses.
Vous avez de la reconnaissance pour ce que vous faites ?
Oui, on a toujours de la reconnaissance. Et puis, on a aussi beaucoup de gens qui viennent nous tirer par la manche et c'est normal. Je ne peux pas faire un pas dans la rue sans qu'on me tire par la manche pour venir me questionner. Et c'est normal. Ça fait partie du rôle de l'élue d'être disponible pour nos concitoyens. Et je suis quelqu'un de très accessible.
Je me suis laissée dire que vous aviez fait de la radio. Dans quelles circonstances ?
J'étais présidente d'une radio associative protestante pendant de nombreuses années. Effectivement, j'ai fait de la radio et j'adore ce média. Quand on entend et quand on écoute, on n'est pas troublé par l'image. Et pourtant, je suis une femme de l'image puisque je fais beaucoup de photos en tant que photographe. Mais quand on écoute la radio, on entend le son, on entend derrière l'énergie de la personne. Quelquefois, ses non-dits aussi. Et je trouve que c'est très puissant.
"J'espère un jour être grand-mère."
Qu'est-ce qui vous touche dans la vie ? Qu'est-ce qui peut faire monter les larmes ?
La souffrance. Les inégalités, les difficultés de certaines personnes dans certains milieux. J'ai été meurtrie par certaines situations de deuil, meurtrie de certaines situations de violence en tant qu'élue et à titre personnel. Forcément, ça vient résonner aussi sur ce que nous sommes. Nous ne sommes pas des personnages hors sol. On a nous aussi nos nos émotions, même si, bien sûr, elles sont en second rang quand on est élue.
Qu'est ce que vous n'avez pas encore accompli dans votre vie et qui vous tient à cœur de réaliser ?
J'espère un jour être grand mère. Je pense que ça doit être un bonheur extraordinaire que de pouvoir voir les enfants de ses enfants. Et puis, j'ai plein d'autres projets à construire encore en photo dans le monde associatif. Je suis quelqu'un de très engagée, donc j'ai plein de projets encore.
"Quand je ne serai plus de ce monde, j'aimerai qu'on qu'on dise que j'ai donné mon énergie pour aider ceux qui en ont le plus besoin."
Qu'est-ce que vous aimeriez qu'on dise de vous quand vous ne serez plus de ce monde ?
Cela m'est tout à fait égal ce qui se dira de moi. J'espère juste qu'on dira que j'ai donné toute mon énergie pour essayer d'aider ceux qui en avaient le plus besoin. Moi, je suis là pour ça. La seule chose que j'aimerais qu'on dise, c'est qu'effectivement, j'ai fait ma part.
Vous nous avez dit tout à l'heure que vous vous ressourciez en allant dans la forêt, vous avez d'autres alternatives ?
Oui, j'aime beaucoup marcher, donc je vais souvent marcher au bord de la mer ou dans les forêts. Comme je l'ai dit, les forêts de hêtres du mont Lozère, j'adore. Ou dans les forêts de châtaigniers des Cévennes parce que je suis un peu d'origine cévenole. Et puis la lecture, qui est une passion pour moi. J'ai toujours énormément lu. J'ai des piles de livres chez moi à lire. J'ai pas beaucoup de temps.
Noël approche à grands pas. Qu'est-ce que vous avez commandé au Père Noël ?
Des livres, des livres. Et comme je suis coopératrice dans une librairie coopérative à La Cavale, j'espère que les cadeaux se feront à La Cavale, évidemment.
"J'aimerais que Noël soit le temps de la fraternité et de la solidarité, les Français le méritent."
Noël, c'est important pour vous ?
La seule chose que j'ai envie de dire sur Noël, c'est que je souhaiterais qu'on profite de ce temps là pour parler fraternité, pour parler solidarité. Les Français se sont toujours montrés très solidaires, très proches de leurs voisins, prêts à aider à soutenir. Et je voudrais que dans ce temps de Noël, ils soient plus occupés par penser solidarité et fraternité que par trop regarder certaines chaînes de télévision d'infos en continu avec des propos, de haine et de repli sur soi qui font le quotidien des télévisions. Je pense que les Français méritent mieux que ça. Ils valent mieux que ça. Ils l'ont montré souvent et je pense que c'est Fraternité solidarité. Ça me paraît être les mots à employer pour ce temps de Noël.
"Je pense aux 22.000 enfants des écoles de Montpellier, je veux être là pour les aider à accomplir leurs rêves."
Qu'est-ce qu'on vous souhaite pour 2022 ?
De poursuivre mon engagement auprès du maire de Montpellier et de son équipe avec la même énergie, le même engagement, la même volonté de faire avancer les projets que nous portons. Une capacité renouvelée de les mener à bien pour le bienfait des enfants de Montpellier. D'abord parce que c'est à eux que je pense en priorité , ils sont 22 000. Donc, ils m'obligent. Ils me donnent une responsabilité. J'ai envie que ces 22.000 enfants puissent se rêver leur vie et leur avenir. Et moi, je suis là pour les aider à le rêver et donc à le construire.
Vous êtes en quelque sorte leur père Noël ?
Peut-être pas, parce que je ne suis pas sûre de mettre un paquet dans tous les dans tous les sabots de toutes les maisons montpelliéraines. Mais en tout cas, ils auront mes pensées et mon énergie pour eux. Et mon affection, bien évidemment.
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