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Attentat de Conflans : des enseignants ligériens témoignent après la mort de Samuel Paty
Un hommage national est rendu ce mercredi à Samuel Paty, l'enseignant décapité pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression. Après cette attaque, deux enseignants ligériens témoignent des difficultés à aborder certains sujets.

Samuel Paty va recevoir un hommage national. Plusieurs cérémonies sont prévues ce mercredi à la mi-journée dans la Loire avant la cérémonie dans la cour de la Sorbonne à Paris à partir de 19H. Ce professeur d'histoire-géographie dans les Yvelines a été décapité parce qu'il avait montré des caricatures de Mahomet publiée par Charlie Hebdo à ses élèves de 4e, dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.
Des parents trop intrusifs sur le contenu des programmes
Julien est lui aussi professeur d'histoire-géographie. Après avoir enseigné dans plusieurs établissements dans la Loire, il est actuellement en poste à Saint-Etienne et assure que les élèves sont toujours curieux du débat. Si les échanges peuvent être vifs, les plus grosses difficultés viennent selon lui plus souvent des parents.
"J'ai eu affaire à des parents d'élèves pas plus tard que l'année dernière qui nous reprochaient de passer trop de temps sur la naissance de l'islam." C'est pourtant au programme souligne-t-il, comme la naissance de toutes les grandes religions monothéistes. "C'est très, très compliqué à gérer. Il y a une nécessité de restaurer l'autorité des enseignants et de faire comprendre aux parents d'élèves qu'ils ne peuvent pas intervenir sur les contenus, qu'ils sont les mêmes pour tous sur l'ensemble du territoire national. C'est pas en s'en prenant aux enseignants qu'on s'en prend aux programmes."
Des débats un peu vifs en cours de SVT
En classe, les débats parfois agités ne concernent pas seulement l'histoire des religions ou la liberté d'expression. L'éducation à la sexualité, la procréation, la PMA ou l'évolution peuvent susciter des réactions un peu vives. "Ça se traduit sous forme de questions. Mais est-ce que c'est naturel, normal ? Ou des élèves qui très spontanément vont dire : ah bah non ça se fait pas !" raconte Claire Rollet, professeure de SVT depuis six ans au collège François Truffaut de Rive-de-Gier.
Si le sujet peut être sensible, elle n'a jamais rencontré de véritables problèmes. "Je n'ai jamais eu peur, je n'ai jamais été angoissée pour faire ce genre de cours. Quand j'étais plus jeune, j'ai eu des réactions parfois un peu plus problématiques donc l'expérience fait que je sais quelle posture adopter et comment calmer le jeu."
L'éducation ça veut dire : arriver à vivre ensemble, à débattre ensemble, éduquer les élèves à la tolérance.
Pour elle, il est cependant nécessaire d'améliorer la formation des enseignants pour aider ceux qui débutent. Claire Rollet plaide pour la réaffirmation du rôle de l'école. "Ce n'est pas seulement l'instruction, c'est aussi l'éducation. L'éducation ça veut dire : arriver à vivre ensemble, à débattre ensemble, éduquer les élèves à la tolérance."
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