La première "école de production" en Nouvelle-Aquitaine a ouvert à Limoges sur le thème de l'électricité
C'est inédit en Nouvelle-Aquitaine et cela se passe à Limoges. La première "école de production" de la grande région vient d'ouvrir ses portes. Les écoles de production sont en quelque sorte, des "écoles de la 2e chance" qui aident des élèves en situation de décrochage à se former à un métier.

Ils viennent de faire leur rentrée dans la toute nouvelle "école de production" route de Nexon à Limoges. La première du genre en Nouvelle-Aquitaine. Ces douze élèves de 15 ans et plus sont en situation de décrochage scolaire ou sont des mineurs isolés. Pendant 2 ans, ils vont suivre une scolarité composée à un tiers de cours théoriques de français, de mathématiques, de physique, d'art plastique et de sport. Et deux tiers de cours pratiques, sur l'univers de l’électricité. Les "écoles de production" ayant pour objectif de former des jeunes en difficulté, au profit de filières en tension, au sein desquels les entreprises ont du mal à recruter.
Après l'électricité, d'autres filières ?
Parmi eux, Nadir Si Ali. 16 ans. Il avait beaucoup de mal à suivre en 3e Segpa (Section Enseignement Général Professionnel Adapté) dans son lycée à Limoges :"Comme j'ai des difficultés à l'école, l'école de production m'a proposé de venir. C'est intéressant pour moi comme je veux rentrer dans la société Scopelec. C'est intéressant pour apprendre l'électricité. Au bout de deux ans, je vais passer mon CAP avant d'aller vers un Bac Pro. Après, avec plein de diplômes, on peut trouver beaucoup de travail dans ce domaine."

Un Bac Pro auquel il pourra se préparer dans la même école, puisque "l'école de production" veut aussi lancer une section Bac Pro avec ces élèves dans deux ans. Si tout se passe bien, la direction souhaite aussi s'ouvrir à d'autres filières dans 4 ans. Pourquoi pas la chaudronnerie et la réparation automobile. Une initiative qui a le soutien des collectivités locales, de l'Etat mais aussi du secteur privé directement intéressé par ces formations. Notamment le géant limougeaud de l'électricité, l’entreprise Legrand, dont les clients ont "un mal fou à recruter" selon le directeur France du groupe David Descamps, présent à l'inauguration ce jeudi tout comme la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher.
L'école de production est une alternative aux lycées professionnels et à l'apprentissage
Côté financement, la scolarité ne coûte quasiment rien aux familles. Uniquement une participation symbolique pour contribuer aux opérations de sensibilisation sur le décrochage scolaire. La scolarité en tant que telle est entièrement prise en charge. Un tiers grâce aux subventions. Un tiers grâce à la taxe d'apprentissage. Et le dernier tiers par les contrats passés entre l'école et des entreprises. La grande particularité étant que les élèves, en atelier, apprennent leur métier en fabriquant notamment des tableaux électriques, réellement commandés par leurs clients. Contrairement à l'apprentissage, ils ne seront pas payés. Mais si tout se passe comme prévu, ils ressortiront diplômés et en position de force pour trouver du travail. Le recrutement de la 2e promo devrait débuter en mars ou en avril 2020.
Ecoutez le directeur de l'école de production de Limoges Mustapha Gursal