La ville de Besançon refuse toujours d'inscrire des enfants à la cantine scolaire
Elle avait été condamnée pour avoir refusé en 2017 d'inscrire un petit bisontin à la cantine scolaire, la ville de Besançon récidive: en cette rentrée 2019, près de 400 enfants pourraient être privés de restauration scolaire, faute de place.

Le jugement de 2017 n'y a rien changé. En cette rentrée 2019, près de 400 élèves de primaire risquent d'être privés de cantine scolaire à Besançon. Pourtant en 2017, la ville de Besançon avait été condamnée pour avoir refusé d'inscrire à la cantine un élève de CE1 à l'école Paul Bert, faute de place. La maman du petit garçon et la FCPE, la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves, avaient porté l'affaire devant le tribunal administratif, qui a jugé que les collectivités qui choisissent de créer un service de restauration scolaire sont tenues de garantir à chaque élève le droit d'y être inscrit. Elles doivent donc adapter leur service en conséquence. Un jugement de portée nationale, confirmé en appel en février 2019, l'affaire est désormais devant le Conseil d'Etat.
Mais en attendant, des parents se heurtent toujours à des refus d'inscription à Besançon. Ils seraient près de 400 pour cette rentrée selon la FCPE, un chiffre confirmé par la ville. "C'est à peu près le même chiffre que nous avions lorsque nous sommes allés au tribunal administratif il y a deux ans, rien n'a bougé" constate Bénédicte Bonnet, la présidente de la FCPE du Doubs, qui demande à la ville de trouver des solutions: "Pour l'instant", dit-elle, "le droit est du côté des parents , il faut trouver des places pour ces enfants dans les cantines".
Des décisions incompréhensibles pour les parents
Des parents se retrouvent aujourd'hui désemparés et révoltés, comme Séverine qui a essuyé un refus pour son petit garçon en maternelle, mais dont la fille en CE2 dans la même école a été acceptée. Ou encore Alice, qui ne comprends pas pourquoi son petit Marius de 4 ans et demi se voit aujourd'hui interdire l'accès à la cantine alors qu'il l'a fréquentée sans problème, dans la même école, tout au long de l'année scolaire écoulée.
Jean-Louis Fousseret , le maire de Besançon n'élude pas: "Il y a un problème à régler, c'est une de mes préoccupations", reconnaît le maire. Il explique que la ville a créé depuis deux ans 250 places supplémentaires, mais qu'aujourd'hui les limites sont atteintes, face à la hausse de la démographie. On ne peut pas pousser les murs. "Nous avons missionné un cabinet spécialisé, Cantineo , pour trouver des solutions nouvelles pour l'accueil des enfants et la production des repas. Ca coûte beaucoup d'argent, et l'argent est rare actuellement".
Les parents, eux, auraient pour le moins aimé être prévenu de ces refus plus tôt. Certains ont été avisés par un courrier daté du 20 août, ce qui laisse vraiment très peu de temps pour trouver une solution de repli avant la rentrée.