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Landes : des enseignants dénoncent une surcharge de classes accueillant des enfants handicapés

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L'inquiétude d'enseignants Landais, qui prennent en charge les enfants des structures Ulis en classe dite "ordinaire". Selon eux, ces élèves ne sont pas comptés dans les effectifs de classes déjà surchargées.

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Photo d'illustration © Radio France - Claire Leys

A quelques jours de la rentrée scolaire, l'inquiétude et le coup de gueule d'enseignants Landais. Ceux qui prennent en charge les enfants des structures Ulis. Les Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire prennent en charge des enfants qui souffrent d'un handicap, un trouble de la fonction cognitive ou un trouble du spectre autistique, par exemple. Ils sont 750 dans le département des Landes. Dans leur cursus scolaire, ces enfants passent plus ou moins de temps en classe dite "ordinaire" avec d'autres enfants. 

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Mais, des enseignants s'inquiètent de leur prise en charge au collège. Selon eux, l'Inspection Académique des Landes ne les compte pas comme des élèves "à part entière" dans l'effectif d'une classe. C'est le cas à Saint-Sever, au collège Cap de Gascogne, où le dispositif existe depuis l'an dernier. 

Des classes à 30... sans compter les élèves Ulis 

Les enseignants dénoncent des classes à 30 enfants, à la prochaine rentrée, sans compter, disent-ils, les élèves du dispositif Ulis. "C'est ce que nous avons pu remarquer lorsque nous avons vu la constitution des classes et les effectifs" explique Jean-Baptiste Philippe, coordonateur du dispositif Ulis, au collège Cap de Gascogne, _"ils sont censés être comptés, la loi le dit"._ (ndlr : loi de 2019, pour "Une école de la confiance")

"Ce sont des enfants qui ont des difficultés à l'école, des difficultés relativement lourdes, ce sont donc des enfants qui ont besoin d'être socialisés, c'est pour ça que c'est important qu'ils soient inclus dans les classes", explique Rachel Neury, professeur d'arts plastiques et professeur principal en 6e, au collège Cap de Gascogne. 

Ce que l'enseignante et certains de ces collègues redoutent c'est qu'à la rentrée, ils ne puissent pas suivre correctement ces enfants "qui ont besoin d'une attention accrue" dans une classe avec déjà 30 autres élèves.  "On sait que ce sont des élèves qui ont souvent des problèmes de concentration, très perméables à l'excitation, et donc c'est évident que d'inclure ces enfants dans des classes surchargées, c'est les mettre encore plus en situation de difficulté", rajoute Jean-Baptiste Philippe, "en comptant ces élèves dans les effectifs, on pourrait avoir droit à une ouverture de classe, ça permettrait d'avoir des groupes réduits dans des conditions de travail meilleures pour tout le monde"

Saisi par ces enseignants, le président du Conseil Départemental des Landes a écrit au ministre de l'Education Nationale et à la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées.

Une classe supplémentaire en 5e

Mercredi, les enseignants ont appris l'ouverture d'une classe supplémentaire en 5e pour cette rentrée 2020. Mais, le problème reste le même en 6e, selon eux. "L'effectif maximal par classe en 6e est de 28 élèves", explique Delphine Salomon qui enseigne les maths, "si on a plus de 112 élèves, une cinquième division sera ouverte. Mais, si on a 114 élèves, comme c'est notre cas à la rentrée et que dans ces 114 nous avons cinq élèves de la structure Ulis, ce qui est notre cas aussi, le nombre qui remonte à l'Inspection Académique c'est 109".

Une délégation va être reçue ce à la Direction Départementale des Services de l'Education Nationale ce lundi soir. En fonction des échanges, un préavis de grève a été posé pour la journée de mercredi, jour de rentrée des 5e, 4e et 3e au collège de Saint-Sever. 

Contactée par France Bleu Gascogne, l'Inspection Académique des Landes se défend : les élèves du dispositif Ulis sont pris en compte dans les moyens alloués à une classe dite ordinaire, il n'y a pas de distinction entre les enfants. 

Si une classe cinquième classe de 5e ouvre, c'est parce qu'au vu des prévisions le seuil sera dépassé. Ce sont ces prévisions d'effectifs et les effectifs constatés une fois la rentrée scolaire passée, qui déterminent les moyens supplémentaires. En 6e, où on dénombre cinq élèves Ulis, et l'Inspection Académique explique qu'elle attend la rentrée et donc l'effectif constaté d'enfants  pour faire des ajustements. 

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