Laval : l'inquiétude des infirmières scolaires face à la possible suppression de poste au lycée Réaumur
L'une des trois infirmières scolaires de la cité scolaire Réaumur-Buron de Laval pourrait voir son poste disparaître en septembre prochain. Un vote aura lieu lors d'un comité spécial ce jeudi 29 avril. Les syndicats redoutent ce redéploiement de poste de la Mayenne vers la Loire-Atlantique.
Le lycée Réaumur à Laval (Mayenne) s'apprête à perdre l'un des trois postes d'infirmière scolaire qu'il partage avec le lycée Robert Buron. Alors que la décision pourrait être votée ce jeudi 29 avril, certaines infirmières scolaires alertent sur l'importance du maintien des effectifs dans le département.
Un redéploiement en Loire-Atlantique
Ainsi, les infirmières scolaires ont un rôle déterminant dans un département où l'accès aux soins médicaux est parfois compliqué, selon Christine Pau, secrétaire départementale de la CGT Educ'ation. "Le département de la Mayenne est un désert médical, on sait qu'il y a énormément de gens qui n'ont même pas de médecin traitant. Pour un certain nombre d'élèves de la cité scolaire Réaumur-Buron, le contact avec l’infirmière scolaire est sans doute le seul contact qu'ils ont avec un personnel médical."
Cette suppression de poste est en réalité un redéploiement puisqu'il va être transféré en Loire-Atlantique, où les effectifs d'élèves sont en augmentation, à l'inverse de la Mayenne où ils baissent. Nelly Fréard, secrétaire départementale du syndicat SNICS-FSU, conteste cet argument. "La baisse d'effectif est sensible mais pas non plus énorme", rétorque cette infirmière scolaire au collège De Martonne à Laval avant d'ajouter : "On pallie déjà à une offre de soins extrêmement limitée en Mayenne."
Seulement deux médecins scolaires en Mayenne, contre dix en Sarthe
On compte deux médecins scolaires en Mayenne, contre dix en Sarthe, huit en Vendée et vingt en Loire-Atlantique. Dans ce contexte, les infirmières les remplacent pour la visite médicale avant le passage en CP. La crise sanitaire a encore augmenté leur charge de travail : "Nous effectuons tout le contact "tracing" dans les établissements, toute l'éducation aux gestes barrières, aux campagnes de dépistages antigéniques et salivaires, et maintenant s'annonce la campagne avec les autotests", liste Nelly Fréard.
"Jusqu'à quand va-t-on dilapider le département de la Mayenne ? 2016, une suppression de poste, 2021 une nouvelle suppression de poste...", regrette l’infirmière scolaire. Son inquiétude est renforcée par la complexité des consultations scolaires depuis un an : "Les situations d'élèves qui ont des angoisses, des idées suicidaires, ont considérablement augmenté et l'infirmière reste le premier professionnel qui les écoute", explique-t-elle. Dans la cité scolaire Réaumur-Buron, où l'un des trois postes d'infirmières scolaires pourrait donc disparaître, trois sections Ulysse vont ouvrir à la rentrée prochaine pour l'accueil d'élèves handicapés.