Les surveillants scolaires en grève en pays de Savoie : "On nous prend pour des pions !"
En grève, les assistants d'éducation (les surveillants scolaires) des pays de Savoie dénoncent leur ultra-précarité. Ils étaient une quarantaine devant le palais de justice de Chambéry.
Ils sont 80.000 en France : les assistants d'éducation (AED), autrement dit les surveillants, ceux qu'on appelaient les pions. "La situation est simple à comprendre", résume Julie qui travaille dans un lycée chambérien, "on est payés au SMIC avec un CDD d'un an, renouvelable six ans. Après on est jetés dehors. Il faut entendre la précarité. Essayez de trouver un logement en présentant des tels contrats !" Le mouvement est parti de l'Hérault. Il touche toute la France et la plupart des établissements des pays de Savoie. Les grévistes de ce mardi réclament un CDI, et d'être requalifiés en "éducateurs scolaires".
Pas des surveillants qui glandent
Marion est venue de Rumilly (Haute-Savoie) avec ses collègues rejoindre le rassemblement de Chambéry ce mardi après-midi devant le palais de justice. "Il faut arrêter de voir "le pion qui glande entre deux cafés et qui crie très fort." Moi, c'est ma sixième et dernière année. Et je suis triste. Je serai éjectée à la fin de l'année, je n'ai pas le droit de continuer, alors que je connais les élèves et l'établissement, et que j'aime mon métier. Mes six ans, ils ne sont reconnus nulle part ! Or, je suis la maman, l'infirmière, la confidente, celle qui parle d'orientation, de la vie, du civisme, de tout avec des élèves. Nous sommes un rouage essentiel des établissements."
Amandine entame sa deuxième année aux Echelles en Chartreuse. "Le ministère parle de "mission". C'est sa façon de nier que nous exerçons un vrai métier. Nous sommes le personnel invisible. On se bat pour être reconnus." Vers 16h30, une délégation est reçue par le directeur d'académie à Chambéry.