Malgré la polémique, l'école d'Espérance banlieues à Reims fait sa rentrée
L'école d'Espérance banlieues fait sa rentrée ce jeudi 6 septembre à Reims et ce malgré la polémique sur son installation au sein des locaux du groupe scolaire public Barthou. Et les inquiétudes dans la Marne du monde enseignant sur les méthodes pédagogiques de l'école.
La rentrée se déroule donc ce jeudi 6 septembre pour le cours Colibri, l'école rémoise d'Espérance banlieues, qui s'est implantée dans des locaux libres du groupe scolaire Barthou à Reims, située entre le quartier Wilson et le quartier Châtilllons. Un mélange des genres entre école publique et école hors contrat, jugé "illégal" au printemps dernier par l'opposition municipale à Reims, qui a saisi la justice pour faire annuler la convention d'occupation entre la mairie et l'école. La procédure est toujours en cours auprès du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.
"Entre 5 et 7 enfants inscrits" pour la rentrée
Après quelques coups de peinture dans les deux étages mis à disposition et loués par Espérance banlieues, le "cours Colibri" fait sa rentrée ce jeudi avec "entre 5 et 7 enfants inscrits", selon Sylvain Pelletreau, l'un des porteurs du projet. Un directeur et deux professeurs ont été recrutés, dont l'une Emilie Leclerc, qui a déjà enseigné dans l'école dite "pilote" de Montfermeil en Seine-Saint-Denis. "D'une manière générale on est autant des professeurs qu'éducateurs...", explique t-elle. Et c'est justement la philosophie d'Espérance banlieues -port de l'uniforme, lever de drapeau, hymne national chanté- qui est visée par les critiques.
Présent à la Foire de Châlons-en-Champagne, où le réseau Espérances banlieues possède un stand, le fondateur Eric Mestrallet assume : "ça parait encore hallucinant pour certains, mais ça nous semble normal, on revendique d'être différents, d'être alternatifs". Quitte aussi à faire "différent" dans les choix pédagogiques. "On a été accusés lors d'une inspection dans une école de ne pas enseigner l'anglais en CE1 : nous on considère, tout en respectant le socle commun des connaissances, que pour des gens qui n'ont pas le français comme langue maternelle il est important qu'ils maîtrisent d'abord le français", justifie encore Eric Mestrallet.
Inquiétude du monde enseignant
En février dernier, le syndicat enseignant UNSA avait lancé une pétition en ligne contre l'implantation de cette école hors contrat de la fondation Espérance banlieues, dans l'enceinte du groupe scolaire public Barthou, inquiet notamment des méthodes d'enseignement et d'une proximité avec les milieux de la Manif pour tous. Ce n'est pas la première fois qu'une implantation suscite la polémique mais 16 écoles du réseau Espérances banlieues existent déjà en France selon la Fondation.
Des mises en garde du milieu enseignant qui n'empêchent pas Espérance banlieues d'avoir des donateurs dans la Marne, et qui possède donc même un stand à la Foire de Châlons-en-Champagne bien visible. Pour continuer à recruter ? Les fondateurs espèrent avoir plus d'effectifs "d'ici la Toussaint" et annoncent déjà la venue d'un donateur le 20 septembre : l'ancien sélectionneur de l'équipe de France de football Raymond Domenech.