Moins de places en hypokhâgne à Brest dès l'an prochain
Le recteur de l'Académie de Rennes a confirmé mardi la probable suppression de l'une des deux classes préparatoires littéraires du lycée La Pérouse-Kerichen, faute d'effectifs suffisants. Une logique comptable dénoncée par les élèves et anciens élèves, qui redoutent un accès encore plus restreint.

"Il y aura toujours une hypokhâgne à Brest !" D'emblée, le recteur de la région académique Bretagne s'est voulu rassurant mardi face à la presse. Mais Emmanuel Ethis a aussi justifié sa volonté de réduire la voilure dès la rentrée 2021, en fermant l'une des deux classes de première année de prépa littéraire. La décision doit être entérinée par le ministère.
39 places vacantes sur 96
Le lycée La Pérouse-Kerichen accueille cette année 57 étudiants en hypokhâgne, répartis en deux groupes de 28 et 29 élèves. Des effectifs jugés insuffisants par les services de l'Education nationale. "Les groupes sont prévus pour 48, précise le recteur, ça veut dire qu'on a 39 places vacantes à Brest. Il faut essayer de comprendre pourquoi, et trouver comment améliorer l'attractivité. Je rappelle qu'on a deux prépas littéraires dans le Finistère, c'est le seul département breton dans ce cas." A Quimper, le lycée de Cornouaille qui propose aussi cette filière, ne compte que 19 élèves de première année. A l'échelle du Finistère ce sont donc 68 places d'hypokhâgne qui sont vacantes, contre 54 à la rentrée 2019. Mais pas question de remettre en cause la classe préparatoire quimpéroise, au nom de l'équilibre des territoires.
Pas de lien avec la prépa scientifique de Rennes
Emmanuel Ethis a précisé que les effectifs de deuxième année ne "bougeront pas", et que la prépa lettres à Brest serait maintenue "coûte que coûte". Il se dit prêt à rouvrir la seconde classe s'il y a davantage de candidats dans les années à venir. Enfin, le recteur a affirmé qu'il n'y avait aucun rapport entre cette fermeture et l'ouverture annoncée d'une prépa MP2I à Rennes (Mathématiques, Physique, Ingénierie et Informatique).
Le recteur d'Académie devait ensuite se rendre sur place pour échanger avec l'équipe enseignante du lycée.
Tremplin social
La perspective d'une réduction du nombre de places en hypokhâgne inquiète les enseignants comme les élèves et les anciens élèves, qui tiennent à ce que cette filière sélective reste accessible. Pour Thomas Queffelec, étudiant en khâgne (seconde année) à Kerichen, "c'est un choc parce que cette classe préparatoire de proximité arrive à avoir des résultats aux concours. Tout le monde n'a pas les moyens d'aller étudier à Rennes ou à Paris où les prépas sont plus élitistes. La proximité géographique est importante, mais aussi l'accessibilité sociale."
Anna Richard, ancienne élève, en est persuadée : "si j'avais postulé à Chateaubriand (Rennes) ou à Nantes, je n'aurais pas été prise parce que le niveau d'excellence est plus haut. C'est important de conserver cette deuxième classe de première année pour offrir à tous les élèves les mêmes chances."
Des étudiants ont lancé une pétition pour sauver la prépa lettres . Elle avait recueilli mardi soir près de 3.500 signatures.
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