PHOTOS - Le monde de l'éducation manifeste : un millier de personnes dans les rues de Montpellier
Enseignants, étudiants, assistants d'éducation, pions ou psychologues scolaires... Du premier degré à l'université, le monde éducatif manifestait ce mardi 26 janvier à Montpellier pour dénoncer les économies budgétaires et le manque de moyens.
Un millier de manifestants ont défilé au départ de la place de la Comédie à Montpellier ce mardi 26 janvier. Des personnels de l'Éducation nationale, rejoints par les infirmières scolaires, les psychologues, assistants de vie scolaire, mais aussi les étudiants, mobilisés à l'appel d'une intersyndicale (FSU, CGT, FO), pour dénoncer leurs conditions de travail et la gestion de la crise sanitaire. Le SNUIPP annonçait 1.500 professeurs des écoles en grève, sur les 6.000 du département de l'Hérault.
"On voit que les magasins eux ont rouvert et sont blindés le week-end. Et nous on reste en distanciel. On se sent les derniers sur la liste. L'impression qu'on nous abandonne." Laurie, étudiante
Très présents dans le cortège, les étudiants ont déployé une grande banderole noire avec cette inscription en blanc "Etudiants Fantômes", hashtag très repris par les réseaux sociaux pour alerter sur leur précarité et leur isolement.
"Notre situation est indécente, s'indigne Victoire étudiant en licence. On est ignorés et c'est pour ça qu'il y a la naissance de ce mouvement. On veut retourner au plus vite en cours à la fac." Hugo, lui aussi en troisième année, confirme : "y en a marre. On veut retourner en cours. Ça fait un an et on ne nous écoute toujours pas. Rien n'a été imaginé pour la situation étudiante."
"On est comme abandonnés, les derniers de la liste". Parole d'étudiants
A leurs côtés, des assistants d'éducation (les pions), en grève depuis une semaine, des infirmières... Des AESH, qui accompagnent les enfants handicapés brandissent un panneau "Les oubliés au rabais". Françoise est assistante sociale dans les collèges et lycées. Elle constate chaque jour les conséquences de la crise : "On reçoit des élèves et des parents pour des aides financières. Il y a du mal être, de l'absentéisme et du décrochage scolaire."
Et pourtant les effectifs manquent : "On est fatigués. Il y a un certain nombre de postes d'assistantes sociales qui ne sont pas pourvus et qui sont remplacés par des contractuels payés au Smic ou qui pour des raisons budgétaires, du jour au lendemain, ne sont pas remplacés et comme ça des établissements se retrouve sans service social. Et c'est à nous titulaires de faire ses remplacements en cas d'urgence. On en a marre".
"Malgré la crise sanitaire et malgré le contexte économique difficile, on est en droit de venir dans la rue et de refuser que l'on fasse des économies sur le dos de nos enfants". Siam, enseignante
Siam est professeur d'espagnol en collège et elle aussi dénonce ces restrictions budgétaires. "Monsieur Blanquer a décidé de faire plus d'économies sur le budget alloué à l'Education nationale et nous on se retrouve avec des maternelles à plus de 30 enfants par classe, des collèges avec des classes de 6e à plus de 30. C'est inacceptable." Une de ses filles est scolarisée en maternelle, dans une classe à plus de 30 enfants. En septembre, leur maîtresse n'a pas été remplacée : "elles se sont retrouvées dans une classe à 37!"
La colère face aux restrictions budgétaires.