Précarité étudiante : les loyers des résidences universitaires seront gelés en 2020
Pour répondre aux étudiants mobilisés contre la précarité, les Crous et le ministère de l'Enseignement supérieur annoncent, ce jeudi, que les loyers des résidences universitaires seront gelés "de manière exceptionnelle" en 2020.

C'est l'une des revendications des étudiants mobilisés contre la précarité, et qui ont manifesté un peu partout dans le pays depuis l'immolation d'un étudiant à Lyon le 8 novembre dernier. Les loyers des résidences universitaires vont être gelés en 2020, ont annoncé ce vendredi le Cnous, le centre national des oeuvres universitaires et scolaires, qui gère ces résidences au niveau national, et le ministère de l'Enseignement supérieur.
Un gel des loyers "tout à fait exceptionnel"
Le communiqué annonce "de manière tout à fait exceptionnelle" un gel du montant des loyers des 175.000 logements que gèrent les différents Crous, attribués en priorité aux étudiants boursiers. "Le logement constitue le principal poste de dépenses et la difficulté majeure que peuvent rencontrer les étudiants et leurs familles", rappelle le Cnous.
Une baisse à six millions d'euros
Ce gel représente un coût de six millions d'euros pour l'État, d'après le communiqué. Chaque année, les conseils d'administration des Crous augmentent les prix des logements en appliquant un indice de revalorisation des loyers, l'IRL. "Les tarifs pratiqués par les Crous sont d'ores et déjà extrêmement bas au regard des prix du marché", fait valoir le Cnous : en moyenne, une chambre revient à un étudiant à "100 euros par mois", un studio de 18 m2 équipé, "entre 150 et 200 euros par mois", une fois les aides au logement déduites.
Une mesure pas suffisante pour les syndicats étudiants
"Ce gel des loyers va seulement empêcher que la situation s'aggrave en 2020", a réagi Mélanie Luce, à la tête de l'Unef, auprès de l'AFP. Elle réclame une hausse des bourses de 20%. Pour elle, "Le gouvernement ne propose que des mesures avec un faible coût budgétaire, il faut des réponses plus fortes".
"C'est une bonne chose mais il faut aller plus loin", a aussi souligné Orlane François, à la tête de la Fage. C'est une étape du combat, mais qui ne va pas résoudre toute la question de la précarité étudiante."
"Le gel des loyers" dans les Crous est "un geste très significatif", argumente l'entourage de la ministre. Les discussions continuent avec les organisations étudiantes, qui doivent être reçues à Matignon et à l'Elysée dans les jours qui viennent.