Retour obligatoire en classe le 22 juin : les interrogations des parents et des enseignants
Protocole sanitaire, fréquence de l'accueil des élèves, reprise à deux semaines des vacances d'été... Les questions des parents et des enseignants sont nombreuses ce lundi alors qu'Emmanuel Macron a annoncé le retour en classe des enfants de la maternelle au collège dès lundi 22 juin.
La réouverture des écoles et collèges la semaine du 22 juin, partout en France, pose beaucoup de questions aux parents comme aux enseignants.
Invités de France Bleu Paris ce lundi 15 juin, un représentant de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves (FCPE) et une représentante du syndicat enseignant SNUIPP-FSU livrent leurs interrogations.
"On reste dubitatif sur l'accueil des enfants en permanence", dit la FCPE
Du côté des parents d'élèves, on se questionne sur les conditions de reprise le 22 juin, alors que le gouvernement annonce le retour de tous les élèves en classe. "Ou bien le protocole sanitaire est totalement remis en cause et donc les écoles et collèges sont capables d'accueillir tous les enfants ; ou on est dans un système dégradé, avec une rotation pour accueillir les enfants, suggère Jean-André Lasserre, président de la FCPE 75. On reste dubitatif sur la capacité à accueillir les enfants en permanence."
Le risque d'un "décalage entre le discours du président de la République et le vécu des parents" - Jean-André-Lasserre, président de la FCPE 75
En cas d'accueil partiel des élèves, Jean-André-Lasserre met en avant le risque d'un "_décalage entre le discours du président de la République et le vécu des parents_, ce qui va compliquer les relations dans les entreprises, mettre des tensions".
Le président de la FCPE 75 souligne qu'à Paris, 45 % des enfants du premier degré sont accueillis à l'école depuis la reprise le 11 mai.
"La question reste la rentrée de septembre", estime le SNUIPP-FSU
Chez les enseignants, les interrogations sont nombreuses. "_Si le protocole est maintenu, on ne pourra pas accueillir tous les enfants le 22 juin_", avertissait Elisabeth Kutas, enseignante dans une école du 18e arrondissement de Paris et secrétaire départementale SNUIPP-FSU. Ce lundi, quelques heures après l'interview de Madame Kutas, le ministre de l'éducation, Jean-Michel Blanquer, invité de nos confrères d'Europe 1, annonce l'allègement de la "distanciation physique, qui sera désormais moins contraignante". Les mesures seront détaillées ce mardi 16 juin.
S'il n'y a aucun risque sanitaire, la reprise vaut le coup - Elisabeth Kutas, secrétaire départementale SNUIPP-FSU
Autre question sur la date de cette rentrée, fixée à deux semaines des grandes vacances : "Si vraiment il n'y a aucun risque sanitaire, cela vaut le coup, affirme Elisabeth Kutas. Cette _reprise ne va pas permettre de rattraper tout le retard des élèves. Mais c'est important car les inégalités scolaires se sont creusées_, alors que le système est déjà très inégalitaire".
Dans la tête désormais des enseignants : "La rentrée de septembre, dit la secrétaire départementale SNUIPP-FSU. Pour cela, il faut une concertation au niveau national." Elisabeth Kutas souligne également la nécessité d'avoir "plus de postes (d'enseignants, ndlr) pour l'an prochain", afin de mieux encadrer les élèves.