Un octogénaire surveillant les épreuves du Bac chute et se blesse légèrement à Joué-lès-Tours
Le SNES voit cet incident comme le symbole des errements du rectorat pour suppléer les enseignants grévistes pendant les épreuves de contrôle continu du Bac.

Ce matin, au lycée Jean Monnet de Joué-lès-Tours, un retraité de 83 ans a heurté un muret dans l'établissement. Il a chuté et s'est légèrement blessé. Les pompiers ont été appelés. Rien de grave mais le SNES, par la voix de sa co-secrétaire départementale Anne Grandet, estime que cet incident est symptomatique des actes du rectorat qui n'hésite pas à remplacer les enseignants grévistes par des personnes non compétentes comme les retraités et les demandeurs d'emploi pour surveiller les épreuves du Bac.
On pourrait croire à une blague, et pourtant cela n'en est pas une - Anne Grandet
Pour la co-secrétaire départementale du SNES, "le fait que parmi les remplaçants il y ait des retraités est déjà contestable, mais après ce qui s'est passé ce matin, on pourrait croire à une blague ! Et pourtant cela n'en est pas une, il y a quelqu'un de 83 ans qui s'est blessé en trébuchant contre un muret dans l'établissement. Un muret radicalisé, probablement. On est vraiment dans la 4e dimension, pour en arriver à demander à des gens de 83 ans de venir remplacer des personnels enseignants grévistes pour briser la grève, c'est incroyable" s'agace Anne Grandet.
Des policiers présents ce mardi matin devant le lycée
Ce mardi matin, devant le lycée Jean Monnet, un cordon de policiers était présent pour éviter que les grévistes empêchent les surveillants ou les élèves d'entrer dans l'établissement. L'après-midi, les syndicats FNEC-FP-FO, FSU, CGT Educ’action, et Sud éducation, ont publié un communiqué dénonçant les violences policières exercées à l’encontre de leurs collègues manifestant devant le lycée Jean Monnet lundi matin à l’ouverture.
En voici un large extrait: "des professeurs témoignent : ils ont été attrapés au bras, bousculés, intimidés alors qu’ils manifestaient pacifiquement contre les épreuves communes de contrôle continu instaurées par la réforme Blanquer et contre la réforme des retraites. Les élèves ont été choqués de voir leurs professeurs malmenés. Par ailleurs, l’Assemblée Générale dénonce les irrégularités dans la passation d’épreuves surveillées par des retraités ou des chômeurs en fin de droits, sans avoir reçu de formation. Cela a donné lieu a des difficultés pour remplir les entêtes des copies, des débuts d’épreuves retardés. Plus encore, des élèves ont rapporté à la sortie des cas de fraude, passés inaperçus. L’Assemblée Générale invite l’ensemble des collègues à consigner toutes ces irrégularités, afin d’en faire état auprès des instances hiérarchiques".