VIDÉO - Qualité de l'air en Isère : il y a de "réelles conséquences sur notre santé" selon l'Inserm
L'Isère a vécu trois jours d'alerte inédite. Les véhicules, dont les vignettes Crit'Air dépassaient le niveau 2, n'étaient pas autorisées à circuler.L'occasion de se pencher sur les impacts sanitaires d'une pollution mal perçue par la population.

Un niveau très élevé de particules fines dans l'air, c'est loin d'être exceptionnel à Grenoble témoigne Johanna Lepeule, épidémiologiste à l'INSERM et spécialiste de l'impact de la pollution de l'air sur la santé : "Il y a déjà eu des épisodes aussi fort dans le passé. On a parfois un peu de mal à l'estimer, car les règles de définition de ces seuils d'alerte ont changé en 2017."
Face à cet épisode de pollution, la vitesse a été abaissée de 20 km/h par endroit et des restrictions concernant les véhicules pouvant circuler ont été appliquées, à un niveau inédit puisque même les "Crit'Air 3" étaient interdits."
Or ces règles ne sont pourtant pas respectées, les usagers ne sont pas informés, ni sanctionnés déplore Johanna Lepeule : "La prise de conscience est parfois difficile, on a du mal à convaincre les gens qu'il y a des conséquences et des enjeux sanitaires liés à la pollution de l'air."
Un mort tous les trois jours dans la métropole grenobloise
Les particules fines sont un polluant invisible et inodore, pourtant les conséquences sur la santé sont bien réelles. Un mort tous les trois jours dans l'agglomération grenobloise confirme Johanna Lepeule: "Entre 140 et 150 morts par an liées à l'exposition à la pollution atmosphérique, 17 cas de petit poids de naissance à terme et cinq cas de cancer du poumon."
Johanna Lepeule souhaite que la population réagisse, et pas seulement les jours de pic de pollution, mais tout au long de l'année : "Nous sommes tous exposés à ces particules fines, on ne peut pas s'en prémunir." L'utilisation des transports en commun et l'installation de nouveaux moyens de chauffage font partie des solutions pour endiguer ces vagues de pollution.