A Nancy, bientôt des masques chirurgicaux recyclés en circuit court
A Nancy, les associations Echogestes, ATP Rives de Meurthe et le lycée Loritz travaillent ensemble sur une solution de recyclage des masques de protection contre la Covid. Objectif : donner une seconde vie à ces nouveaux déchets qui s'accumulent.
Que faire de nos masques de protection qui partent à la poubelle chaque jour après avoir été utilisés quelques heures ? Et s'ils étaient recyclés localement ? C’est le pari des associations Echogestes, ATP Rives de Meurthe et du lycée Loritz à Nancy. Dans une vingtaine de lieux, les masques sont déposés dans des poubelles spécifiques, avant d’être transformés. Ils pourraient servir à créer des fournitures scolaires ou d’autres objets.
Des milliers de masques jetés dans le quartier chaque semaine
Un projet né d'une frustration, notamment celle de Laurence Desmougins, présidente de l'association ATP Rives de Meurthe et directrice du centre Auchan Lobau :
" Nous, dans le magasin, on a 1 500 masques par semaine fournis à nos équipes. Au niveau interne, c'était déjà un gros problème. En plus, j'ai un gros parking et je vois ces déchets voler partout, c'est devenu insupportable."
ATP Rives de Meurthe et l'association Echogestes se mettent au travail pour trouver une solution pour ces masques qui sont bien en plastique et non en papier, note Dominique Sacco, président d'Echogestes. Avec les entreprises du secteur, il est donc décidé de collecter ses masques sur une vingtaine de sites, dans des poubelles dédiées. Un déchet à manipuler avec précaution poursuit Yann Frémy, vice-président d'Echogestes :
"Les règles sont précises. Le sac plastique doit être mis dans un autre sac plastique. Tout cela est fermé et on attend 24 heures avant de toucher la matière. A partir de ce moment là, ce n'est plus un déchet dangereux."
Masques broyés puis fondus
Il restait encore à trouver un débouché, une utilité à ces masques en polypropylène. C’est le partie du lycée Loritz qui possède son fablab, à l'origine de la fabrication de visières de protection lors du premier confinement. Avec une entreprise lorraine, le lycée a mis au point le recyclage des masques pour les transformer en règles, comme l'explique Thierry Decker, le proviseur adjoint :
"Une fois les masques débarrassés des élastiques et de leur tige de métal, ils sont broyés et placés dans une presse qui va les fondre puis les injecter dans les moules prototypés au lycée".
Des moules créés par une machine que ne possédait pas le lycée. C'est un élève qui a adapté des plans trouvés sur internet pour la fabriquer. Si aujourd'hui, on parle de règles, d'autres objets pourraient suivre. Mathieu Klein, maire de Nancy et président de la Métropole du Grand Nancy, a fait part de son intérêt pour le projet.