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Bilan 2021 pour le glacier Blanc dans le Parc national des Écrins : un fort recul de 58 cm
Aucun glacier des Alpes n'échappe à la hausse des températures. Pas même le glacier Blanc, dans le parc national des Écrins, en Isère. Emmanuel Thibert, de l'Inrae, détaille ses mesures pour 2021 et elles sont éloquentes.

Plusieurs facteurs contribuent ensemble à la fonte des glaciers, et cette année 2021 mérite qu'on s'attarde sur les phénomènes météo qui ont touché celui du glacier Blanc, l'un des glaciers emblématiques des Alpes. D'abord, les indices qui donnaient de l'espoir : de fortes chutes de neige, notamment au printemps, un été pas aussi caniculaire que les précédents, avec même du mauvais temps en juillet !
Hélas, la fonte s'est accélérée sur la fin de l'été, avec un rythme très important. Le bilan dressé par Emmanuel Thibert, de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), est le suivant : moins 58 cm en équivalent-eau (c'est l'unité qui permet de mesurer l'épaisseur perdue).
France Bleu Isère : Vous vous attendiez à quoi, cette année ?
Emmanuel Thibert : On s'attendait à ce que ça ne soit pas trop déficitaire parce que l'enneigement était relativement important et assez tardif au printemps. Et puis, en fait, l'été a quand même été relativement chaud et du coup, le bilan est relativement déficitaire. A peu près une lame d'eau de 60 centimètres d'eau qui a disparu. À comparer, à en moyenne un mètre d'eau qui disparaît régulièrement depuis une bonne dizaine d'années maintenant. Ça montre que le glacier n'est pas en équilibre avec le climat. Ça s'est aggravé par rapport à ce qu'on avait dans les années 80 jusqu'aux années 2000. Les pertes de masse continuent à augmenter. Donc, en fait, le glacier perd du volume et essaie de se mettre en condition d'équilibre avec le climat. Mais le climat continue à se réchauffer et en fait, le glacier augmente sa perte de masse. D'année en année pour essayer de se mettre en équilibre avec ce nouveau climat qu'il connaît.
Cette année, il y a eu aussi plusieurs épisodes de poussière du Sahara, ça a joué ?
On a étudié ça au glacier d'Argentière, mais les résultats sont transposables. Oui, cette couche de neige (celle recouverte par la poussière rouge, ndlr), elle a eu comme effet d'absorber encore un peu plus le rayonnement solaire. A peu près 30% de rayonnement solaire qui est absorbé en plus. Et ça, ça a eu comme conséquence d'accélérer la fonte de la neige qui était sous cette couche de sable. Ça a eu comme conséquence en bas du glacier, de faire disparaître toute cette neige plus rapidement et donc, du coup, faire apparaître la glace plus rapidement dans la saison. Et puis dans les parties supérieures du glacier, où l'enneigement de l'hiver est resté dans les zones d'accumulation. En fait, on a quand même eu un effet de diminution, donc du stock de neige qui a été accumulée dans ces zones supérieures. La lame d'eau disparue à cause de cette couche de sable, elle est de l'ordre de 20 cm. Un peu près.
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