Bourges : la vanne de fond du lac du Val d'Auron, modernisée
Une nouvelle vanne de fond au lac du Val d'Auron à Bourges. Un petit investissement, 17.600 euros, mais pas aussi anodin qu'il y paraît.
Cette vanne était vétuste, elle n'avait subi aucune intervention depuis la création du lac d'Auron en 1978. La nouvelle est électrique, elle va permettre de garantir avec plus de précision la bonne circulation des eaux entre l'amont du lac et l'aval mais elle n'évitera pas de nouvelles inondations en cas de très fortes précipitations, ce n'est pas le rôle du lac.
Cette vanne sert à garantir un écoulement constant des eaux entre l'amont et l'aval du lac. Un arrêté préfectoral impose un débit de 220 litres par seconde, "l'ancienne vanne permettait de respecter ce niveau d'écoulement fixé par la préfecture," précise Serge Markesz, chef du service rivières et eaux pluviales à la mairie de Bourges. "Mais il fallait la manœuvrer à la main, la nouvelle est électrique et elle permettra une plus grande précision dans la gestion des eaux libérées par le lac."
La nouvelle municipalité veut aussi se prémunir pour l'avenir, "en mettant une vanne neuve, on anticipe une éventuelle panne," explique Catherine Menguy, adjointe au maire de Bourges. "Et je pense qu'être dans l'anticipation est une bonne chose plutôt que d'attendre les pannes et les catastrophes." La catastrophe, c'est cette condamnation devant le tribunal administratif, qui a coûté 100.000 euros à la ville, Les assureurs des victimes des inondations de 2016 ayant prouvé le mauvais état des installations de régulation des eaux du lac.
Le béton ne permettra jamais de réparer les colères de la nature - Catherine Menguy
Il faudra également moderniser les pelles et prévoir environ 350.000 euros pour cela, même si le lac d'Auron n'a pas pour vocation de stocker l'eau, "ce lac n'a aucun rôle écrêteur" rappelle Catherine Menguy. "Nous devons restituer en aval, l'eau que nous recevons en amont. Les équipements dont il dispose servent à cela. Ils ne permettent donc pas d'amortir des inondations en cas de fortes pluies. De même on ne peut pas non plus conserver l'eau dans le lac en cas de forte sécheresse comme on l'a vu en 2019. Il faut bien comprendre que le béton ne permettra jamais de réparer les colères de la nature. Au contraire. Pour lutter contre les inondations, il faut avant tout recréer les méandres des rivières et respecter des zones tampons, d'extension de crue en évitant de construire n'importe où !" Bref, de bonnes installations n'empêcheront pas les aléas pour les riverains mais éviteront une nouvelle condamnation de la ville en justice.