Brûler la forêt l'hiver pour la protéger des risques d'incendie l'été
Une opération de brûlage dirigé a été menée sur les hauteurs de Saint Bauzille de Montmel. L'objectif est de réduire les risques d'incendie l'été dans ce secteur.
Quinze hectares de végétation ont été brûlés sur les hauteurs de Saint Bauzille de Montmel cette semaine. Un feu volontaire pour limiter les risques d'incendie cet été. La technique s'appelle le brûlage dirigé et elle est pilotée par les sapeurs pompiers du SDIS de l'Hérault en collaboration avec les forestiers sapeurs du Conseil Départemental de l'Hérault et les agents de l'ONF, l'Office Nationale des Forêts.
Brûler la garrigue l'hiver pour éviter l'incendie ravageur l'été
Une bonne cinquantaine d'hommes (et une femme) pour mettre le feu mais pas n'importe comment et pas n'importe où. Nous sommes-là dans un des couloirs de feux bien identifiés dans l'Hérault "il y a trois couloirs de feux au nord de Montpellier, explique Marc Creps, de la DFCI, la Défense des Forêts contre l'Incendie, dont celui de Saint Bauzille. Notre objectif est de réduire la biomasse pour que, si on a une action de manœuvre à faire dans ce secteur, on puisse avoir une diminution de la puissance du feu".
Une zone qui se situe dans un des couloirs de feu du nord de Montpellier
Cette zone est particulièrement à risque, deux incendies importants ont détruit en 1989 et en 2020, respectivement 2000 hectares et 2500 hectares. La sécurité civile est un enjeu important selon Thierry Alignan, de la communauté de communes du Pic Saint Loup, très impliquée dans la prévention des incendies. "Ce type d'opération fait partie d'actions de prévention indispensables, avec le débroussaillement des particuliers et le pâturage par les éleveurs. Au cœur de la garrigue, il y a quelques villages qui grossissent de plus en plus avec de la population, avec des maisons qui sont bien souvent au contact des espaces forestiers avec des routes. Donc, la priorité c'est de protéger la population mais c'est aussi une action en faveur de l'environnement".
Une opération menée l'hiver pour ne pas trop abîmer la végétation
L'opération est toujours menée l'hiver, "on va essayer d'en réaliser une vingtaine avant la fin avril" précise le lieutenant-colonel Aurélien Manenc qui dirige l'opération pour le SDIS de l'Hérault. "Ces opérations sont très encadrées, très sécurisées, on dirige le feu dans les limites que l'on a fixées. Par exemple ici, il a parcouru une partie des chênes kermès, du genévrier mais nous avons préservé les pins. Ce qui permettra aux animaux qui vont pâturer la zone d'avoir de l'herbe fraîche". En cas d'incendie, les sapeurs pompiers pourront donc bénéficier d'une zone où la végétation sera basse ce qui facilitera leur intervention, les flammes étant elles-mêmes ralenties par l'absence de matière à brûler.
Le brûlage dirigé en hiver "a également l'intérêt de détruire le végétal qui pousse mais sans abîmer les sols, ce qui permet la repousse au printemps suivant, explique Aurélien Manenc, alors qu'un incendie d'été est plus violent et plus chaud et détériore davantage les substrats".
Les brûlages dirigés facilitent le pâturage des animaux
Des opérations qui facilitent le pastoralisme. L’éleveur Luc Catapano est installé sur ce terrain depuis sept ans avec ses 450 brebis et ce brûlage dirigé permet "d'ouvrir le milieu actuellement fermé par la densité de la végétation". Ses bêtes ne peuvent profiter que d'un tiers de la parcelle.
Bref, une opération qui a deux grandes vertus : rendre de l'espace aux bêtes pour le pâturage et prévenir les risques d'incendie.