Centrale nucléaire de Fessenheim : EDF confirme la fermeture en février et juin 2020
EDF confirme et précise ce lundi les dates de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), la plus vieille de France : ce sera le 22 février 2020 pour le premier réacteur et le 30 juin 2020 pour le second. L'entreprise a signé son protocole d'indemnisation avec l'Etat.

Le calendrier s'accélère et se précise pour la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne de France. L'exploitant EDF annonce ce jeudi dans un communiqué les dates pour la mise hors service des deux réacteurs : pour le premier réacteur, ce sera le 22 février 2020, pour le second, le 30 juin. La secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, en visite dans le Haut-Rhin le 26 septembre, avait déjà avancé les mois de février et juin.
Cette annonce fait suite à la signature avec l’Etat, le 27 septembre, du protocole d’indemnisation d’EDF, au titre de cette fermeture anticipée. L'entreprise doit recevoir 400 millions d'euros. Des versements supplémentaires pourront intervenir ultérieurement jusqu'en 2041, correspondant "à l'éventuel manque à gagner".
EDF déclare officiellement la mise à l'arrêt des réacteurs
En conséquence, EDF a adressé à la ministre et à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) la demande d'abrogation d'exploiter, ainsi que la déclaration de mise à l'arrêt définitif des deux réacteurs.
Mise en service en 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales encore en activité en France. Sa fermeture était une promesse de campagne de François Hollande. Elle devait intervenir initialement fin 2016, mais elle a été reportée à plusieurs reprises, notamment du fait des négociations avec EDF sur l'indemnisation. La mise à l'arrêt de l'usine alsacienne a aussi été longtemps associée à l'ouverture de l'EPR de Flamanville, repoussée pour le moment à 2022.
Réclamée par les écologistes et une partie de la gauche, cette mise hors service est contestée par les syndicats de la centrale et les élus locaux. L'usine emploie 850 salariés d’EDF, mais génère au total de l’activité directe pour près de 2.000 personnes ainsi que d'importantes retombées fiscales pour les collectivités.
Des négociations pour la reconversion économique du territoire
L'Etat a mis sur pied en janvier 2018 un comité de pilotage pour l'avenir du territoire de Fessenheim, dont la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, a présidé la quatrième réunion, jeudi 26 septembre à Colmar. Il s'agit d'anticiper, notamment en termes économiques et sociaux, l'impact de la fermeture de la centrale. Le maire de Fessenheim, Claude Brender, très inquiet pour l'avenir de sa commune, ne s'était pas déplacé.
Parmi les projets en cours : un appel d'offres dans le photovoltaïque, la création d'une société d'économie mixte franco-allemande pour le développement d'une zone d'activités. Des avancées "encourageantes" pour la présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert (divers droite), qui appelle les élus à rester "mobilisés". Pas convaincu, le député LR Raphaël Schellenberger a demandé, lui, que l'Etat accélère la mise en oeuvre de ces projets.
Par ailleurs, EDF avait annoncé le 18 septembre que six de ses réacteurs nucléaires en exploitation en France étaient concernés par des problèmes de fabrication sur certains composants, tout en les jugeant à ce stade aptes au service. Parmi ces réacteurs figure le réacteur n°2 de Fessenheim.