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VIDÉO - Yonne : une opération expérimentale pour déloger les plantes aquatiques du canal du Nivernais

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Les agents des Voies Navigables de France (VNF) mènent pour la première fois une expérimentation de faucardage en ce mois de mars sur le canal du Nivernais, dans l'Yonne. Objectif : voir si une coupe plus précoce des plantes aquatiques envahissantes peut limiter leur prolifération à la belle saison.

Légende : La faucardeuse nettoie les eaux du canal du Nivernais, ici au niveau de l'écluse de Sery (Yonne) Légende : La faucardeuse nettoie les eaux du canal du Nivernais, ici au niveau de l'écluse de Sery (Yonne)
Légende : La faucardeuse nettoie les eaux du canal du Nivernais, ici au niveau de l'écluse de Sery (Yonne) © Radio France - Valentin Moylen

Voies navigables de France dégaine ses faucardeurs dans l'Yonne. L'objectif en ce mois de mars 2022, c'est de réaliser une opération de faucardage préventif des plantes aquatiques dans les eaux du canal du Nivernais. L'enjeu est de les couper le plus tôt possible, en hiver donc, avant qu'elles ne prolifèrent pendant la haute saison. En quelques années, leur multiplication a considérablement impacté la gestion des canaux dans toute la France, au point de contraindre VNF à intervenir en pleine saison estivale afin de maintenir de bonnes conditions de navigation pour les plaisanciers.

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Une prolifération récente

Si la technique qui consiste à couper ces plantes aquatiques envahissante n’a rien de nouveau, c’est la période pendant laquelle est réalisée l’opération qui est nouvelle. Le phénomène de prolifération de ces algues est apparu après le confinement du printemps 2020. "À partir du mois de mars 2020, on a eu une période plutôt chaude, avec un très beau temps et pas de navigation du tout en raison du confinement, ce qui fait que les eaux sont restées très calmes. Et, à ce moment là, le cocktail était réuni pour avoir le développement de ces plantes invasives", explique Vincent Chevalier, responsable du service de VNF en charge de la partie nord du canal du Nivernais. Il poursuit "on ne peut pas savoir aujourd'hui si ça va être efficace ou pas. Jusqu'à présent, nous intervenons en curatif, c'est-à-dire au moment où le phénomène était bien établi. Là, on intervient en préventif".

"Malheureusement, on n'a pas de solution miracle donc on teste des choses, on essaie"

Ces plantes invasives "peuvent atteindre une hauteur de 1,60 mètre", détaille Vincent Chevalier, soit la hauteur de mouillage du canal du Nivernais. Ce qui complique la circulation des bateaux et des péniches puisqu'elles se prennent dans les hélices et bouchent les filtres des moteurs. Aussi, ces algues obstruent les écluses obligeant VNF à intervenir. Or, intervenir en pleine saison, lorsque le canal est très fréquenté gène la circulation sur le canal. "On compte entre 2.000 à 3.000 passages de bateaux par an sur le canal", évalue-t-il.

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Pas de solution miracle 

Ces "myriophylles aquatiques" (en langage scientifique) auraient été introduites en Europe au début des années 2000 en provenance de Floride, la faute au développement des aquariums. Mais comment cette flore se retrouve dans les canaux français ? "La faute à certaines vidanges dans les canaux et après, la plante prolifère", résume Vincent Chevalier.

Couper ces plantes en hiver, c'est la mission du faucardeur. Un bateau un peu étrange, doté de roues à aubes et de sections capables de trancher les végétaux en profondeur. Vous avez peut être vu passer ce "bateau-tondeuse" sur un tronçon du canal du Nivernais long d'une trentaine de kilomètres, précisément entre les écluses 54 (proche de la frontière départementale avec la Nièvre) et 75 (située au niveau de Bailly, près d'Auxerre). VNF a fait appel à l’entreprise seine-et-marnaise spécialisée dans les travaux fluviaux et maritimes CDES. "Le bateau coupe et ramasse ces plantes, puis les dépose au sol pour qu’un camion vienne les récupérer", détaille le conducteur du bateau, Bertrand Tricot.

Pour le chef de service en charge du canal du Nivernais, le faucardage préventif "est la meilleure solution, c'est la plus rentable et la plus efficace mais ça reste un pari". Un pari, a tout de même 123.000 euros à la charge de VNF.

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