De nouvelles essences d'arbres testées en Moselle contre le dépérissement de nos forêts
Face au réchauffement climatique, et à ses conséquences dans nos forêts (sécheresse, maladies), on recherche de nouvelles essences d'arbres, plus résistantes, qui pourraient s'acclimater dans nos sols. Des séquoias, arbres originaires de l'ouest américain, ont ainsi été plantés à Rémilly (Moselle).
Il y a la crise sanitaire du coronavirus, mais il y a aussi la crise sanitaire de nos forêts. Elles souffrent, depuis quelques années, à cause du réchauffement climatique. Les arbres sont affaiblis par les sécheresses, et succombent aux maladies et aux parasites comme les scolytes ou les chenilles processionnaires. Le Grand Est est l'une des régions de France les plus touchées.
Alors une grande expérimentation est menée en France, pour savoir comment on peut régénérer nos forêts face à ces bouleversements. Dans le Grand Est, le projet se décline sous le nom Futur ForEst. De nouvelles essences d'arbres sont plantées en ce moment sur 75 parcelles, appelées "îlots d'avenir", qui se trouvent tant dans des forêts domaniales, communales que privées.
4.000 arbres plantés sur 2 hectares
L'une de ces parcelles se trouve à Rémilly, au sud de Metz, où 4.000 plants de séquoias sont plantés depuis ce jeudi. Sur les hauteurs du village, la parcelle de deux hectares sélectionnée était auparavant couverte d'épicéas. Mais il y a deux ans, ils ont été attaqués par le scolyte, ce parasite qui se nourrit de la sève des arbres souvent affaiblis par les sécheresses et canicules à répétition. "Les arbres ont tous dépéri très vite, en quelques mois", témoigne Audrey Arnould, en charge de la gestion forestière à Rémilly pour l'ONF.
Pour cet îlot, c'est une essence originaire de l'ouest américain qui a été choisie : le sequoia sempervirens. Les plants, semés il y a un an, ne font que quelques dizaines de centimètres, mais ils pourront atteindre 115m de haut et 9m de diamètre à terme. "C'est une essence qui supporte une faible pluviométrie. Maintenant, il y a toujours le risque du froid. Même si on parle de réchauffement climatique, on a toujours des périodes de gel, et ça pourrait causer des dégâts. C'est justement ce qu'on va observer", explique Jean-Marie Colle, le responsable graines et plants à l'ONF en Lorraine et Champagne-Ardenne.
C'est tout l'intérêt du projet Futur ForEst, financé par la région Grand Est et le Fonds européen de développement régional : savoir comment ces nouvelles essences vont s'adapter à nos contrées, à court, moyen et long terme. L'objectif est aussi de favoriser la biodiversité.
Au total, sur l'ensemble des îlots-tests du Grand Est, dix nouvelles essences (cinq de feuillus et cinq de résineux), vont être étudiées. Elles seront peut-être le visage de nos forêts de demain.