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Des pièges à pigeons sur la cathédrale de Sens suscitent l'émoi chez les défenseurs des droits des animaux
Un militant des droits des animaux, en visite à la cathédrale de Sens samedi 22 août, a découvert des pièges à pigeons dans lesquels gisaient des cadavres, une « pratique d'un autre temps », selon lui. Des cages qui servent à réguler la population d'oiseaux indique la mairie de Sens.

Ces pièges à pigeons seraient installés sur les promontoires de la cathédrale de Sens depuis plusieurs années. Mkrtitch Martirossyan les a découverts samedi 22 août alors qu'il visitait l'édifice gothique avec l'office de tourisme. « Une dizaine de pièges », assure-t-il, une information corroborée par la mairie de Sens.
Dans un de ces pièges gisaient trois cadavres selon cet habitant de la commune, militant des droits des animaux par ailleurs. « Il y a plein d'alternatives et malheureusement, notre municipalité décide de suivre cette voie-là, de piéger les pigeons d'une façon un peu archaïque et brutale. »
Des cages d'un mètre de diamètre
M. Martirossyan semble plutôt bien informé quand il s'agit de décrire ces pièges : « Ce sont des cages rondes qui font environ un mètre de diamètre. Il y a plusieurs trappes autour de ce dispositif. Et le piégeur [un employé municipal précise la mairie de Sens, NDLR] met en route toutes ces trappes. » Les pigeons, considérés comme invasifs en France, sont donc piégés à l'intérieur de ces cages. « Le piégeur passe probablement tous les 7 ou 15 jours. »
Selon Paul-Antoine de Carville, premier adjoint à la mairie de Sens, en charge notamment de l'urbanisme, le piégeur se rend sur les lieux plusieurs fois par semaine. « Les pigeons attrapés ne sont pas morts de faim ou laissés à l'abandon pendant des semaines. Ils sont récupérés par le piégeur agréé. Ce n'est pas un dispositif de tortionnaires qui serait à l'abandon. »
Pourquoi des cadavres ont-ils été observés dans ces pièges ? Réponse de Paul-Antoine de Carville : « Ça fait plusieurs mois avec le confinement que tout a été mis en suspend. Il y avait quatre pigeons morts depuis des mois. » Une hypothèse qui n'est pas partagée par Mkrtitch Martirossyan. « Les cadavres n'étaient pas en décomposition. Cela veut dire que c'était récent. Ça ne pouvait pas dater de 4 mois ou 6 mois », assure-t-il.
Une méthode « angoissante pour les pigeons et inefficace » dans la régulation de leur population
Selon le Sénonais qui a tenu à partager cette pratique au grand public, elle serait pratiquée depuis plusieurs années. « À l'époque, il n'existait pas d'alternatives à ce genre de piège. Mais maintenant, nous savons que ce dispositif n'est pas efficace puisque ça fait des années qu'ils utilisent ces pièges et il y a toujours autant de pigeons à la cathédrale, toujours autant d'excréments__. »
Amandine Sanvisens est la président de l'association Paris Animaux Zoopolis. Il existe selon elle des méthodes plus douces pour réguler la population de pigeons dans les villes. « Comme les pigeonniers contraceptifs__. Il s'agit de déployer des pigeonniers adaptés et en nombre suffisant parce que souvent, les villes en mettent un et ils se disent que ça suffit. » À Sens, il existait bien un pigeonnier, installé en 2014 dans le quartier des Champs-Plaisants, mais qui a brûlé depuis. Paul-Antoine de Carville affirme à France Bleu Auxerre que deux pigeonniers devraient voir le jour à la fin de l'année 2020.
Les pigeonniers doivent être entretenus de manière régulière, toujours selon Amandine Sanvisens. « Il faut enlever régulièrement les œufs : ça permet de limiter la reproduction des pigeons grâce à une méthode pacifique. » Il existe une autre méthode, adoptée à Barcelone en 2017 : nourrir les pigeons avec du maïs stérilisant. « Ça peut paraître contre-intuitif mais la population de pigeons a été divisée par deux dans la capitale catalane. Il faut que les villes se saisissent de la question. »
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