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Des scientifiques grenoblois et italiens à l'assaut du plateau antarctique pour déchiffrer le climat
Durant un mois et demi, une équipe de scientifiques l'Université Grenoble Alpes et de scientifiques italiens ont parcouru 1.318 kilomètres sur le plateau antarctique, pour sonder la glace et la neige afin de mieux prévoir la hausse du niveau de la mer, sur fond de réchauffement climatique

Du 7 décembre au 22 janvier dernier, une équipe de scientifiques du CNRS, de l'Université Grenoble Alpes et de scientifiques italiens ont parcouru 1.318 kilomètres sur le plateau antarctique, depuis la station de recherche polaire franco-italienne Concordia. Objectif : sonder la glace et la neige pour mieux prévoir la hausse du niveau de la mer.
C'est une longue caravane terrestre composée d'une dameuse pour ouvrir la voie et de 5 challenger Caterpillar, des gros tracteurs à chenilles, tirant des conteneurs mis sur traîneaux, qui durant 50 jours ont parcouru, à la vitesse moyenne de 10 km/h, le plateau antarctique pour explorer cette région inconnue, déserte et aride, à 3.200 mètres d'altitude.
Dix explorateurs, seuls au monde, en Antarctique
L’équipe était composée de dix personnes, trois logisticiens, un médecin et six scientifiques italiens et français. A la tête de cette expédition baptisée EAIIST, comme East Antartic International Ice Sheet Traverse, le grenoblois Joël Savarino, directeur de recherche CNRS à l'institut des géosciences de l'environnement, spécialiste de la chimie atmosphérique et polaire : " C'est l'une des plus grandes inconnues du changement climatique. Comment le continent Antarctique réagit-il au réchauffement en cours ? Il y a déjà une fonte de la calotte, notamment sur les côtes. Le réchauffement s'accompagne aussi de précipitations plus intenses sur le continent blanc. Ce qui limiterait la perte de masse de la calotte glaciaire et modérerait ainsi la montée des océans. C'est une hypothèse que l'on veut vérifier."
L'équipe a étudié aussi des formations uniques, dues aux vents, où la glace est à nu, appelées "mégadunes". En comprendre la genèse et la manière dont elles enregistrent la composition de l'atmosphère est essentiel pour interpréter ensuite les archives du climat que sont les carottes de glace.
Des températures de moins 45 degrés
Le raid a eu lieu durant l’état austral, par des températures "estivales" de moins 25 à moins 45 degrés. Des conditions de vie difficiles confie Joël Savarino : " En plus du froid et du fait que le soleil ne se couchait jamais, il a fallu apprendre à vivre en collectivité dans de tous petits espaces de vie. Mais notre équipe s'est bien entendue et tout le monde est rentré entier, même si sur le chemin du retour, on a eu quelques ennuis mécaniques."
Deux à cinq ans de travail pour exploiter les carottes de glace et autres prélèvements
Il va maintenant falloir acheminer ces six tonnes de carottes de glace et plusieurs centaines d’échantillons de neige dans différents laboratoires dont l'exploitation va prendre entre deux et cinq ans.
La future mission dans les prochains mois pour le grenoblois Joël Savarino sera le Kilimandjaro en Tanzanie. Il faudra y recueillir pour l’opération Ice Memory des carottes de glace, qui permettront aux générations futures d’étudier le climat, quand la neige aura disparu du sommet. Ice Memory qui sera installé à Concordia, le frigidaire idéal et naturel, en Antarctique.
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