Confinement en Dordogne : "notre regard sur la nature a changé, nous avons été plus attentifs"
Depuis quelques semaines, vous observez près de chez vous des animaux sauvages, Vous avez été nombreux à nous envoyer vos photos et vos vidéos de serpents, d'hérissons. Est-ce-l'effet du confinement ? Réponses de spécialistes.
Vous êtes nombreux à partager vos rencontres ces dernières semaines avec des animaux sauvages. Est-ce-un effet du confinement ? France Bleu Périgord a posé la question à des spécialistes de la faune et de la flore.
"Notre regard a changé" pour le directeur de Cistude-Nature
Selon Christophe Coïc, l'effet du confinement est à relativiser. Le directeur de Cistude-Nature était l'invité ce vendredi matin sur France Bleu Périgord. Pour lui, trois facteurs expliquent ce phénomène. Le premier c'est que les personnes ont été plus attentives à leur environnement du fait du confinement :"l'humanité entière a été confinée, fait unique dans notre histoire d'espèce humaine. On a été confronté à la nature et on a un peu regardé". Le deuxième facteur, c'est un hiver doux qui a permis le développement de nombreux insectes. Enfin troisième facteur, le fauchage retardé par le confinement.
Comme il n'y avait plus de voiture, les hérissons ont pu sortir de leur hibernation sans crainte de se faire écraser"
Christophe Coïc estime qu'il faut laisser la nature un peu tranquille et il aimerait qu'une semaine par an, on se confine pour laisser un peu de répit à la biodiversité menacée par l'exploitation humaine : "En France, on a perdu 75% des espèces d'insectes, et cela ne veut pas dire qu'en deux mois les effectifs se sont reconstitués".
Des massifs et des près laissés en jachères
A Lalinde, Serge Fagette a entendu le chant des cailles, des oiseaux qui avaient pratiquement disparu explique le naturaliste et ornithologue. Il ne croit pas vraiment à l'effet du confinement pour le développement des espèces. Selon lui, on les a plus vu car on les a observés mais c'est aussi parce que de nombreux bas-côtés et massifs sont restés en jachère pendant du confinement :
Serge Fagette, ornithologue et naturaliste à Lalinde
Des serpents réinvestissent des territoires
Vous êtes nombreux à observer des serpents chez vous, dans votre jardin notamment. Selon Frédéric Chiche, naturaliste professionnel, les serpents ont réinvesti des espaces laissés vacants par l'homme. Si l'on observe des serpents entremêlés comme le montre la vidéo ci-dessus, il s'agit "de combat entre deux mâles pour une femelle" explique Frédéric Chiche.
Frédéric Chiche naturaliste et connaisseur des serpents