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Eoliennes au large d'Oléron : le gouvernement lance officiellement le projet

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Une nouvelle étape importante est franchie ce vendredi pour l'installation d'un parc d'éoliennes offshore au large de l'île d'Oléron. Le comité interministériel de la mer présidé par Jean Castex au Havre décide de saisir la commission du débat public, pour lancer le projet.

Parc éolien offshore en Grande-Bretagne. Parc éolien offshore en Grande-Bretagne.
Parc éolien offshore en Grande-Bretagne. © Maxppp - Leyla Vidal

C'est une étape importante qui est franchie, pour l'installation d'un parc éolien au large de l'île d'Oléron. Le gouvernement a tranché, et décidé de saisir la commission du débat public afin de lancer ce projet. Annonce faite ce vendredi midi par le premier ministre Jean Castex, à l'issue d'un comité interministériel de la mer.

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Le projet est dans les cartons depuis une petite dizaine d'années. Il figurait déjà dans la programmation pluriannuelle de l'énergie, lancée l'an dernier. Il fait miroiter de très importantes retombées locales, près de 2.000 emplois pour la construction, avec le port de La Rochelle comme base travaux, et des centaines d'autres pour l'entretien du parc.

Le lancement du parc éolien offshore d'Oléron a été décidé à l'occasion d'un comité interministériel de la mer, présidé par Jean Castex jeudi matin au Havre.
Le lancement du parc éolien offshore d'Oléron a été décidé à l'occasion d'un comité interministériel de la mer, présidé par Jean Castex jeudi matin au Havre. - Dossier de presse du Secrétariat général de la mer

L'idée du gouvernement est d'implanter plusieurs dizaines d'éoliennes au large du port de la Cotinière, pour produire entre 500 MW et 1 GW sur une zone de 300 km2. L'équivalent d'une tranche de centrale nucléaire, et deux fois la consommation des Charentais-Maritime. Problème : ce secteur est protégé pour la qualité de sa biodiversité, au titre de la directive Natura 2000. La zone est incluse dans le parc marin des pertuis charentais.

Au début du mois, tous les parlementaires de Charente-Maritime, députés et sénateurs, avaient écrit ensemble à la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, pour lui demander de soutenir ce projet éolien offshore, préférable selon eux à la poursuite des parcs éoliens à terre, alors que le département est déjà saturé.

Les élus locaux rassurés

Les élus de l'île d'Oléron n'avaient plus beaucoup de nouvelles du projet ces derniers mois. Pour eux c'est donc une bonne surprise. "Enfin une bonne nouvelle" salue Christophe Sueur, maire de Saint-Pierre-d'Oléron, dont le port de La Cotinière doit accueillir la base de maintenance des éoliennes. "C'est des perspectives pour plusieurs décennies" se réjouit Christophe Sueur.

Projet illégal ?

Du côté des associations de défense de l'environnement, c'est la consternation. "Je suis très déçu" déclare à France Bleu Allain Bougrain-Dubourg, le président de la LPO (ligue de protection des oiseaux) qui y voit une nouvelle illustration du "en même temps". "On prétend protéger les aires marines, et en même temps on va mettre des éoliennes qui ont un impact avéré sur l'avi-faune, les oiseaux, mais également sur les poissons, et c'est pas par hasard que dans ce site, on a créé une aire marine protégée." La LPO envisage d'ores-et-déjà un recours devant le Conseil d'Etat.

Ce projet en pleine zone Natura 2000 est-il seulement légal ? C'est l'interrogation du professeur de droit rochelais Laurent Bordereaux, spécialiste en droit du littoral. "Il ne faut pas oublier que le juge administratif a considéré récemment qu'un projet de trois éoliennes flottantes en Méditerranée était incompatible avec Natura 2000." Pour le chercheur "c'est un projet qui n'est pas sans risque" pour le gouvernement car "on est dans une zone doublement protégée par le droit de l'environnement." Laurent Bordereaux rappelle notamment que l'office français de la biodiversité devra rendre un avis conforme, c'est-à-dire qu'on ne pourra pas se passer de son accord.

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