Érosion du littoral basque : la route de la Corniche possiblement touchée dès 2023
C'est une vraie problématique, à nouveau soulevée jeudi dernier, après l'érosion d'un pan de falaise près d'Urrugne : le littoral de la côte basque recule. Les infrastructures, comme les routes, sont menacées à un horizon désormais très proche.
Les images sont impressionnantes, et elles ont été très partagées sur les réseaux sociaux : jeudi dernier, le 29 octobre, une partie de la falaise de Corniche s'est effondrée, sur une quarantaine de mètres. C'était près d'Urrugne, juste après le passage de la vague géante Belhara. Les images sont frappantes, et illustrent une nouvelle fois la problématique de l'érosion de notre littoral basque.
Un effondrement modeste... qui peut avoir de sérieuses conséquences
L'effondrement de jeudi dernier, Christophe Garnier va l'étudier de près. Il est ingénieur au Bureau de recherches géologiques et minières pour l'Observatoire de la côte aquitaine. Il étudie la côte basque depuis maintenant 2011. Selon lui, l'effondrement d'un pan de falaise pourrait avoir été provoqué par les fortes vagues, qui ont accompagné Belhara. Cela faisait des années déjà que des sortes de cavités s'étaient créées dans le secteur, au pied de la Corniche.
"Les premiers éléments d'information dont on dispose laissent à penser qu'il s'agit d'une dalle rocheuse de la Corniche qui a glissé (...) On est sur un recul qui est de l'ordre de quelques décimètres, c'est assez modeste, mais cela nécessite un retour sur le terrain pour vérifier que derrière le décrochement il n'y a pas eu une fragilisation qui pourrait conduire à d'autres instabilités pour les jours, les mois, ou les années à venir" précise Christophe Garnier.
Des conséquences possiblement dès ces prochaines années
Au delà de cet effondrement ponctuel, la ligne du littoral basque continue à reculer; "On est sur un taux d'érosion annuel moyen qui est de l'ordre de 10 à 20 centimètres" précise Christophe Garnier. Selon l'ingénieur, cet effritement qui se fait par à-coups, pourraient toucher très prochainement les infrastructures qui se trouvent à proximité du littoral. "Les tendances montrent qu'à l'échéance de quelques années, même d'ici 2023, certaines portions de la Corniche pourraient être impactées par des mouvements de terrain" détaille Christophe Garnier.