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Erosion du littoral : péril en la demeure à la Marana

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L’érosion frappe la Corse et plus particulièrement on le sait la côte orientale, côte sablonneuse s’il en est. Aujourd’hui, c’est le cordon lagunaire de la Marana qui se retrouve menacé et plus particulièrement une dizaine de maisons, au lieu-dit « Mariana Plage ». Un collectif appelle à l’aide.

Une dizaine de maisons menacées par la mer Une dizaine de maisons menacées par la mer
Une dizaine de maisons menacées par la mer © Radio France - Jean Pruneta

L’inquiétude, l’angoisse et la peur ont gagné les occupants de la dizaine d’habitations de la pointe sud du lido de la Marana, sur la commune de Lucciana. Ces dernières semaines, le phénomène d’érosion qui touche l’ensemble de la côté orientale s’est particulièrement aggravé sur cette portion de plage de quelques centaines de mètres seulement au lieu-dit Mariana Plage, entre le dépôt pétrolier au nord et l’embouchure du Golu au sud. Là, sur quelques centaines de mètres, une dizaine de maisons menacent désormais de s’écrouler sous les coups de boutoir des vagues. 

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Plus de plage, plus de trait de côte ...

Située à une centaine de mètres il y a à peine 50 ans, la mer est carrément au pied de ces maisons après avoir englouti la plage puis, tout récemment, les jardins de ces habitations, mettant à terre d’imposants pins parasols de 50 à 60 mètres. Depuis le passage en octobre 2018 de la tempête Adrian, qui a provoqué d’importants dégâts en Corse, les choses se sont aggravées très rapidement témoignent les habitants de cette zone, en grande majorité des membres de la famille Benigni, une famille installée sur ces terrains depuis 1920. 

Plus de 100m de plage en 1971 ...
Plus de 100m de plage en 1971 ... © Radio France - Jean Pruneta
... Une dizaine de mètres seulement aujourd'hui
... Une dizaine de mètres seulement aujourd'hui © Radio France - Jean Pruneta

« _Ça s’est accéléré ces deux dernières années avec 35 à 40 mètres perdus d’un coup et il y a 15 jours le « phénomène méditerranéen », marqué par de fortes pluies et du vent, a encore aggravé la situation__, témoigne Marie-Lucienne Diler (née Benigni), les arbres ont commencé à tomber comme des dominos, une première rangée, une seconde et aujourd’hui les plus près des maisons »._ Face à ce danger, certains ont quitté provisoirement leur habitation, le temps d’abattre des arbres menaçants. Au nom du collectif, Mme Diler réclame une expertise technique : « au fur et à mesure le trait de côte a avancé, toutes les parcelles cadastrées qui étaient devant chez nous ont disparu, donc nous ne sommes plus chez nous, nous sommes sur le domaine maritime ».

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La plage a disparu, désormais ce sont les jardins qui s’écroulent et avec eux des majestueux et très âgés pins parasols tombés de tout leur long au pied des maisons, des branches sur les toits. Demain, mais un demain qui peut être très proche, cela risque d’être au tour des habitations elles-mêmes d’être emportées.

Des pins parasols de 60m écroulés au pied des maisons
Des pins parasols de 60m écroulés au pied des maisons © Radio France - Jean Pruneta

Que faire face au réchauffement climatique, à la montée inexorable du niveau de la mer et à la force des courants ? Que faire aussi, parfois, face au silence et au sentiment d’abandon quand des pans entiers de toute une vie menacent d’être emportés ? Dans leurs oreilles le bruit de la mer est devenu menaçant, sous leurs yeux, des pins parasols géants se sont écroulés et aujourd’hui s’installent pour ces habitants, dont Denise Benigni, la peur de perdre leur maison : « la mer est maintenant à 8m seulement de ma maison, les coups dans le sable sont lourds et à chaque fois qu’elle tape contre le terrain elle emporte un peu plus de terre ».

"On n'a encore vu personne" déplore le collectif

Inquiets mais ne voulant pas céder au désespoir ni à la résignation, le collectif des riverains créé en janvier dernier dit avoir alerté les diverses autorités, documents et accusés de réception à la clé : la Préfecture de Haute-Corse à deux reprises, en janvier et en septembre, la municipalité de Lucciana et la Collectivité de Corse. Malgré ces alertes, les habitants disent n’avoir vu personne et n’avoir aucune réponse du préfet. 

Les soeurs Benigni, Marie-Lucienne et Denise, constatent les dégâts, impuissantes.
Les soeurs Benigni, Marie-Lucienne et Denise, constatent les dégâts, impuissantes. © Radio France - Jean Pruneta

José Galetti, le maire de Lucciana, a lui annoncé sur les antennes de France Bleu RCFM qu’il allait se préoccuper, dès que le temps le permettra, d’envoyer dans un premier temps des moyens techniques sur site pour dégager les maisons des chutes d’arbres. Il compte également solliciter la communauté de communes de Marana-Golu ainsi que la Préfecture et demander conseil à l’intercommunalité voisine de Costa Verde qui a pris des dispositions récentes contre l’érosion littorale.

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