Immersion avec l'ONF de Corse dans la forêt de Tartagine
PHOTOS - Presque 20 ans après le passage d'un incendie historique, la forêt de Tartagine retrouve peu à peu son visage d'origine. Reportage aujourd’hui dans le Giunssani, au-dessus d'Olmi-Cappella (nous sommes à environ 1.000 mètres d'altitude) en compagnie des agents de l’ONF.
Dans ces 3.000 hectares de forêt, les seuls arbres qui ont résisté sont encore marqués de noir : « souvent les touristes nous demandent pourquoi les arbres sont noirs, c’est comme s’ils n’imaginaient pas que le feu ait pu passer par là », explique Pascal Genty, le responsable de la maison forestière de Tartagine. « Il y a d’abord eu tout un travail de nettoyage et d’exploitation des bois brûlés qui a duré deux ans quand même. Et seulement ensuite un travail de plantation de pins laricio ». Un travail de longue haleine : au total, plus de 20.000 arbres jeunes ont été replantés.
Le travail des agents de l'Office National des Forêts consiste à présent à l'entretien quotidien de ces jeunes arbres : « on dégage les pins maritimes pour privilégier le pin laricio », explique Charles Vesperini, ouvrier de l'unité territoriale Balagne de l'ONF, « nous on travaille plutôt à long terme pour que les bûcherons puissent ensuite, dans quelques années, faire de coupes de bois. _En 2003, la forêt a brûlé… à 90% quand même… mais depuis quelques années il y a une régénération naturelle_, aidée par nos plantations et nos efforts pour dégager tout ce qui avait été brûlé ».
Charles Vesperini
Réservoir de biodiversité
Reconstituer la forêt de Tartagine, c'est aussi un autre enjeu : la préservation de la faune endémique, telle que le mouflon, le chat sauvage ou le gypaète barbu. La lutte contre le braconnage fait partie des missions des agents de l'ONF. Bien qu'ils aient dû subir plusieurs vagues de suppressions de postes ces dernières années, les agents de l'Office national des forêts doivent veiller sur plus de 150.000 hectares de surface forestière : « c’est surtout de la surveillance, sans galvauder le terme de surveillance. C’est une responsabilité de tous ceux qui fréquente la forêt, les humains comme les animaux » explique Jean Leibenguth, le responsable d'unité territoriale Balagne pour l'Office national des forêts.
Jean Leibenguth
« L’enjeu c’est la protection de l’environnement, avec le réchauffement climatique, on a besoin de forêt pour stocker du carbone ; il faut aussi préserver ces emplois et cette technicité des sapeurs forestiers. Il faut maintenir les paysages, maintenir les écosystèmes et ce sont des sites sensibles et fragiles, mais qui jouent aussi un rôle essentiel dans l’économie corse », conclut le responsable de l’ONF en Balagne.
Le reportage de Maxime Becmeur :
Immersion dans la forêt de Tartagine