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L'incendie de l'usine Seveso à Rouen rappelle des souvenirs aux Nantais
L'incendie d'une usine Seveso, ce jeudi à Rouen, rappelle des souvenirs aux habitants de la région nantaise. Il y a eu deux précédents dans l'agglomération : l'incendie sur un site de stockage d'engrais, en 1987 à Nantes, et l'explosion d'un dépôt de carburant en 1991 à Saint-Herblain.

L'incendie d'une usine Seveso à Rouen, ce jeudi, rappelle deux précédents dans l'agglomération nantaise. En 1987 d'abord, un incendie s'est déclaré sur un site de stockage d'engrais à Nantes, près de la Loire, à la limite avec Saint-Herblain. Puis, en 1991, il y a eu une explosion suivie d'un énorme incendie sur un site de stockage de carburant à Saint-Herblain, là aussi tout près de la Loire.
Près de 38.000 personnes évacuées
Le 29 octobre 1987, le feu prend dans un entrepôt de l'entreprise Loiret et Haentjens. Il contient, entre autres, 2.850 tonnes d'engrais. Un nuage toxique se dégage et il y a un risque d'explosion. 37.900 personnes, les habitants de 7 communes, sont évacuées. C'est la première évacuation massive d'une population en raison d'un risque majeur en Europe. "C'était très impressionnant !", se souvient Jean-Marc Ayrault, maire de Saint-Herblain à l'époque. "Les gens partaient par leurs propres moyens, les routes ont vite été embouteillées et puis il y avait aussi les gens plus isolés qu'on est allé chercher chez eux, les maisons de retraites... Ceux qui ne pouvaient pas aller chez des amis ou de la famille ont été accueillis au parc expo de la Beaujoire".
Bizarre de se faire réveiller par les flics qui vous disent : vous êtes confinés chez vous
Sur la page Facebook de France Bleu Loire Océan, plusieurs auditeurs nous ont raconté leurs souvenirs de cet accident. "J'ai connu les deux en 1987 et 1991", se souvient Mamounette. "Pour les deux, j'ai été en confinement chez moi. Bizarre de se faire réveiller par les flics qui vous disent 'vous êtes confinés chez vous...' Impossible de me rendre au travail". Marilyn poursuit : "c’était le nuage toxique ! J’étais en formation à Saint-Herblain en 1987. On a été confiné pendant des heures sans savoir ce qu’il se passait ! Très grosse peur !"
À l'époque, la décision d'évacuer 38.000 personnes prise par la préfecture est critiquée. Mais on la comprend mieux à la lecture de vos commentaires : "En 1987, pour l'incendie d'usine d'engrais, à Cordemais nous étions confinés dans le collège. Interdit de sortir. Les parents n'avaient pas le droit de venir nous chercher. Ma mère est venue quand même. Je pense que le confinement était une précaution. Ça rappelait un peu Tchernobyl".
Des problèmes de coordination et de communication
C'est la confusion : très vite, les lignes téléphoniques sont saturées. À tel point que la préfecture ne peut plus joindre certaines communes pourtant directement concernées. Il n'y a aucune communication officielle, les médias donnent les informations qu'ils ont, souvent parcellaires. "Tout le monde a été dévoué : les pompiers, la police, les services de secours... Mais il y avait quand même un problème de coordination et un problème de communication qui aurait pu être préjudiciable". Par exemple, les habitants du quartier Roche Maurice, à Nantes, sont oubliés dans l'évacuation alors qu'ils se trouvent juste en-dessous du nuage toxique.
En 1991, des flammes de 60 mètres de haut
Suite à ce premier accident, les plans de gestion de crise sont améliorés. Et ils doivent être déclenchés à peine 4 ans plus tard, le 7 octobre 1991, quand se produit une énorme explosion sur un site de stockage de carburants de Saint-Herblain. Tout part d'une fuite au niveau d'un joint en caoutchouc sur une conduite de sans-plomb 98. Une réaction chimique se produit quand une vanne télécommandée est ouverte : un nuage de 25.000 m3 de gaz explose. Le feu se propage sur plus de 6.500 m2, notamment aggravé par l'explosion de camions citernes. Un chauffeur de camion est tué et deux employés de l'entreprise sont grièvement blessés. En pleine nuit, beaucoup d'habitants sont réveillés par le bruit des explosions. Les flammes atteignent les 60 mètres de haut. Au réveil, un immense panache noir est visible à plusieurs dizaine de kilomètres.
Le sol pollué sur deux hectares et sept mètres de profondeur
200 pompiers interviennent pour maîtriser l'incendie et éviter qu'il ne se propage aux autres cuves de stockage de GPL, de fioul et de super. Ce qui leur complique la tâche, c'est que le niveau de la Loire est trop bas pour pouvoir pomper dedans efficacement et le produit qu'il pulvérise n'est pas adapté au sans-plomb 98. Au final, le sol est pollué sur deux hectares et sur sept mètres de profondeur. Une nappe phréatique est également touchée.
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