La grue, cet oiseau de plus en plus lorrain
Les grues européennes migrent du nord vers le sud, de mi-octobre à mi-novembre. La population et les habitudes de la grue ont beaucoup évolué ces quarante dernières années en Europe occidentale.

Pendant un mois, jusqu'à la mi-novembre, les grues vont traverser, parfois même s'installer pour l'hiver en Lorraine. Ces oiseaux font le chemin depuis l'Europe du Nord, à la recherche de nourriture et d'un climat plus doux.
Il y a quarante ans, les grues des pays du Nord migraient en Espagne, au Portugal ou en Afrique du Nord. Désormais, les grues ne traversent presque plus la Méditerranée. Un tiers d'entre elles ne franchit plus les Pyrénées. Elles passent alors l'hiver en France voire en Allemagne.
Les grues ont vu aussi leur population grossir : elles sont 350 000 désormais en Europe occidentale, contre 30 000 il y a une quarantaine d'années.
Un changement de comportement dû à l'homme
Alain Salvi est président du Conservatoire d'espaces naturels de Lorraine. Le Lunévillois, spécialiste des grues, explique pourquoi les grues sont plus nombreuses et migrent moins loin : "L'agriculture intensive, le développement de maïs, des champs sans haie ni bocage, a aidé les grues et a contribué leurs conditions de vie. Avec le changement climatique, elles ont moins froid dans nos contrées".

Pour Alain Salvi, ces oiseaux ont un impact positif dans la nature, mais provoquent l'ire des agriculteurs : "Ces grues sont des indicateurs de bonne qualité des milieux. Si elles se réinstallent pour nicher, ça témoigne d'une qualité de milieu : on appelle ça une espèce-parapluie. Elles attirent aussi les touristes, comme par exemple autour du lac de Der-Chantecoq. Mais les grues s'arrêtent dans des champs à la migration de retour et peuvent créer des dégâts sur des semis qui viennent d'être réalisés."