La Roche-Blanche : 29 personnes relogées face au risque d'éboulement
Après un premier éboulement le 1er août dernier, la mairie a ordonné une expertise, conduite la semaine passée. Elle a révélé une large faille, pouvant mener à des éboulements et mettre en danger les habitations en contrebas.

"C'est un drame humain". Le maire de La Roche-Blanche, Gérard Vialat, pèse ses mots au moment d'évoquer cette "situation brutale", qui lui est tombée dessus. Les traits tirés, quelque peu ému, l'élu court partout depuis mercredi dernier, pour superviser les opérations d'expertise et de relogement. "Mais j'ai coeur et courage, tout va bien se passer", sourit-il malgré tout.
Une faille dans un endroit "invisible à l'oeil"
Chronologie des faits : lundi, les experts ont identifié "une faille importante dans la falaise, susceptible de provoquer, à court terme, l’éboulement de presque 2000 mètres cubes de roches", selon un communiqué de la préfecture du Puy-de-Dôme. "C'était imprévisible car cette faille, de 15 mètres de long, est invisible du bas et du haut de la falaise, elle est dans un endroit invisible à l'oeil. Et comme il est interdit de grimper sur la falaise, on n'a jamais pu la diagnostiquer", commente le maire.

Dès lors, après avoir vu quelles habitations pourraient être touchées par un potentiel éboulement, la mairie a informé, mercredi, 15 familles, représentant 29 personnes, de la nécessité d'être temporairement relogées. Si la majeure partie d'entre elles a pu s'arranger en famille ou entre amies, certaines personnes ont élu domicile en chambre d'hôtes, en gîte, ou en hôtel, aux frais de la mairie.
Les familles susmentionnées passeront donc les fêtes loin de chez elles, ce qui contrarie Gérard Vialat. "C'est compliqué à gérer dans cette période de Noël, mais on n'a pas le droit de faire courir un risque, quel qu'il soit, à notre population. Et c'est parce que nous sommes dans cette période de Noël qu'on a le devoir de faire le mieux et le plus vite possible, pour que les gens reviennent rapidement chez eux."

Les habitants encore présents inquiets
Depuis lors, le quartier sous la falaise est bien vide. Nombre de portes logements sont frappées d'une feuille indiquant l'arrêté d'évacuation. Quelques habitants sont encore là, mais ils ne cachent pas leur inquiétude, malgré les propos rassurants du maire. L'appartement d'Engracia Azevedo, habitante de longue date de la commune, est situé à la frontière entre habitations concernées et habitations non-concernées. _"_Je ne suis pas rassurée. Ca me fait très peur, les nuits sont longues, je suis toujours à la fenêtre pour vérifier qu'il ne se passe rien. J'ai pensé à déménager, mais on nous a dit que nous n'étions pas concernés par l'évacuation, alors je reste", témoigne-t-elle. Une situation qui a directement affecté sa fin d'année. "Les fêtes, on n'y pense pas trop, ça nous est passé au-dessus de la tête. Je n'ai toujours pas fait mes courses, car je ne savais pas où on allait."
"J'ai vu les gens qui évacuaient, parfois en pleurant Je ne serai vraiment rassurée que quand les travaux ont commencé." - Engracia Azevedo, une habitante de La Roche-Blanche
Les équipes de sécurisation seront présentes dès la semaine de Noël, afin de valider le planning d'exécution. Dès début janvier, les équipes d'installation des systèmes de protection seront sur place. L'arrêté de la mairie est prévu pour un mois, jusqu'à fin janvier, mais Gérard Vialat ne s'interdit pas de l'étendre si la situation l'exige. "On va tout faire pour que le temps de relogement soit le moins long possible", conclut-il.
