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"Les forestiers privés sont soumis à des contraintes strictes", selon leur représentant dans l'Yonne
Plusieurs associations pointent du doigt la multiplication des coupes rases et leurs conséquences sur l'environnement. "Les propriétaires privés sont soumis à des règlementations extrêmement strictes", se défend le président du syndicat des forestiers privés de l'Yonne, Hugues de Chastellux.

En France, les forêts représentent 17 millions d'hectares, soit près d'un tiers du territoire. Dans le Morvan, on recense 129.000 hectares de forêts, composées de feuillus (chêne, hêtre) et de résineux (douglas, épicéa). Cette forêt morvandelle appartient à 85%, à des propriétaires privés. Ces propriétaires se défendent face aux nombreuses critiques émises par certaines associations ou organisations, notamment sur les coupes rases. "Les propriétaires privés sont soumis à des règlementations extrêmement strictes", assure ce mercredi 24 novembre sur France Bleu Auxerre, le président du syndicat des forestiers privés de l'Yonne, Hugues de Chastellux.
France Bleu Auxerre : Plus de 85% de la forêt du Morvan appartient à des propriétaires privés. Qui sont-ils ?
Hugues de Chastellux : Il y a une grande majorité de particuliers, mais il y a aussi des financiers, des fonds d'investisseurs, des institutionnels. Ces gens ont peut-être pas tout à fait la même approche que les propriétaires privés qui ont la volonté sans cesse leur forêt pour leur transmettre à leurs enfants.
Plusieurs associations dénoncent une pratique effectuée sur les parcelles du Morvan, les coupes rases, le fait de raser l'ensemble d'une parcelle. Que pouvez-vous répondre à ces critiques ?
Le Morvan est aujourd'hui enrésiné seulement à 35%, donc il reste 65% de feuillus dans le Morvan. Les propriétaires privés sont soumis à des règlementations extrêmement strictes et à un suivi de leur gestion très rigoureux, notamment via les plans simples de gestion qui sont validés par les pouvoirs publics puisque c'est le Centre National de la Propriété Forestière qui agrée les plans de gestion. Nous avons des contraintes, nous ne faisons pas n'importe quoi. Lorsqu'un arbre arrive à maturité, il est normal de le récolter. Il y a eu des abus, je ne peux pas le nier mais ça remonte à de nombreuses années. On est revenu maintenant dans l'ordre et aujourd'hui on fait des efforts pour faire des mélanges d'essences lorsqu'on replante. Nous les forestiers nous avons un certain nombre de problèmes, pas seulement en termes de relations avec les environnementalistes qui souvent vont trop loin, mais la fragilité de l'équilibre économique de la filière bois. On a le problème de la santé des filières aussi.
Le réchauffement climatique a de graves conséquences sur la forêt. Plus de 300.000 hectares de forêts en souffrent en France. Que pouvez-vous faire, vous propriétaires privés pour lutter contre le phénomène ?
La prochaine chose à faire c'est d'étudier pour savoir quelles sont les meilleures essences à implanter pour remplacer celles qui ne peuvent plus supporter ce changement climatique. Le CNPF fait beaucoup d'études là-dessus, mais c'est long. Quand vous faites une expérience avec une essence il faut attendre 20 ou 30 ans pour voir si le résultat est concluant. C'est très long, mais comme toujours en forêt.
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