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Les forêts bourguignonnes subissent de plein fouet le réchauffement climatique
90% des épicéas utilisés pour leur bois sont déjà morts ou malades au moment d'être coupés. Les frênes sont attaqués par un parasite asiatique, les chênes supportent mal les sécheresses... Les frênes de Bourgogne sont en mauvais état. Le coupable ? Le réchauffement climatique.

Va-t-on vers la fin des hêtres, chênes et sapins dans nos forêts bourguignonnes ? Il semble qu'ils seront de moins en moins nombreux dans les décennies à venir. Ces arbres traditionnels sont déjà en train de dépérir. 90% des épicéas utilisés pour leur bois en Bourgogne sont déjà morts ou malades au moment d'être coupés d'après Lilian Duban, qui gère les questions de changement climatique à l'Office National des Forêts. La faute au réchauffement climatique et les aléas climatiques qu'il entraîne : soit les arbres ne supportent pas la sécheresse, soit ils se font attaquer par des parasites qui se développent grâce au climat plus chaud.
Quelles solutions pour préserver la forêt ?
Le Centre Régional de la Propriété Forestière, l'Office National des Forêts et l'association côte-d'orienne Forestiers du Monde sont tous d'accord. L'avenir, c'est la fin des monocultures et le mélange des essences. Il faut que différents arbres cohabitent entre eux et avec de nombreuses espèces végétales pour recréer la flore puis la faune.
Mais il faut bien choisir les essences d'arbres à planter pour qu'ils résistent au réchauffement climatique, qui ne va faire que s'accentuer. En plus d'aider les arbres locaux à repousser, les professionnels de la forêt plantent des essences du sud de la France car elles résistent mieux à la sécheresse. Dans les 50 à 80 prochaines années (le temps que les arbres poussent), les pins et cèdres auront leur place aux côtés des chênes et épicéas.
Boiser de nouveaux espaces
Il faut aussi augmenter l'espace dédié aux forêts selon Jean-Noël Cabassy. Depuis 2003, son association Forestiers du Monde va dans les écoles côte-d'oriennes et fait planter des arbres aux enfants...Le but : éveiller leur conscience écologique et boiser des espaces comme les anciennes décharges et terrains vagues pour les purifier. Il affirme qu'il est très facile de faire grandir l'espace boisé dans le département. "Si chaque commune met à disposition 1 à 5 hectares pour la forêt, alors les bois vont gagner énormément de terrain ! Par exemple à Chevigny-Saint-Sauveur, des arbres vont être plantés entre un centre commercial et de nouvelles habitations."
Inciter les propriétaires privés à planter
60% de la forêt appartient à des propriétaires privés en Bourgogne-Franche-Comté. Alors, le Centre Régional de la Propriété Forestière veut les inciter à avoir un comportement responsable. Soraya Bennar est la directrice adjointe du centre. Elle rédige une charte pour cadrer les pratiques écologiques à adopter.
Elle souhaite aussi que les agriculteurs et viticulteurs réfléchissent à boiser quelques parcelles de leur propriété. "On sait que les animaux ont aussi besoin des arbres dans les champs pour s'abriter et profiter de l'ombre par exemple." Alors, le centre donne un coup de pousse financier pour inciter les agriculteurs à planter. Par exemple, il peut prendre la forme du label Bas Carbone.
Seul bémol de ces opérations de réaménagement de la forêt : on ne saura pas avant des dizaines, voire même une centaine d'années si les solutions prises maintenant seront les bonnes...Les arbres mettent très longtemps à pousser et le changement climatique ne les attend pas.